Depuis deux ans, les professionnels du tourisme des Pyrénées-Orientales s'engagent pour préserver la ressource en eau. C'est une nécessité pour pouvoir continuer à travailler en été. Mais la sécheresse extrême que subit le département catalan les pousse à aller plus loin en matière de sobriété de consommation d'eau. D'où la signature de la charte "save the water" qui prône des mesures radicales et responsables.
L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie des Pyrénées-Orientales (UMIH66) regroupe environ 1.200 cafetiers, hôteliers et restaurateurs, sans oublier 200 cantines.
L'activité touristique représente 45% du PIB du Roussillon. Et même si sa consommation d'eau est de seulement 3% de la ressource, maîtriser et réduire l'usage de l'eau est impératif pour le syndicat.
Nous sommes en mode laboratoire. Nous voulons des professionnels vertueux avec des mesures de bons sens qui préservent l'eau qui manque dans le département. Ces mesures responsables, en plus, sont sans grandes incidences pour nos clients.
Brice Sannac, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie des Pyrénées-Orientales.
Un engagement fort en 35 mesures
Ce mardi, l'UMIH 66 va signer une charte de bonne conduite, baptisée "save the water", avec le préfet des Pyrénées-Orientales. Des engagements, des règles simples pour réduire la consommation et surtout le gaspillage de l'eau.
- Suppression des bouchons de baignoire, fini les bains, priorité aux douches.
- Suppression des seaux à glace remplacés par des plaques réfrigérantes réutilisables.
- L'arrêt du nettoyage à grande eau des terrasses ou la mise en place d'un système de récupération d'eau.
- Le bâchage obligatoire des piscines entre 22h et 6h30 ou l'obtention d'un label.
- L'extinction des douches de plage et de piscine.
- L'arrêt de l'arrosage automatique.
- Réutilisation des eaux de piscines, spas ou bains à remous.
Il nous faut instaurer un "séjour vert" dans notre département, la sécheresse historique que nous vivons nous l'impose. Nous devons être dans un système action/réaction permanent bénéfique pour l'environnement et avec l'accord du client voire son aide et son soutien.
Brice Sannac, UMIH 66.
Un "séjour vert" créé par la charte
Pour que les clients adhèrent aux règles et aux quelques contraintes nécessaires, il faut aussi qu'ils y trouvent leur compte. Au-delà de la satisfaction de vacances plus écologiques, le "séjour vert" sera incitateur.
"Au moment de sa réservation, le client pourra s’engager à adopter des pratiques économes lors de son séjour, comme ne pas renouveler les serviettes tous les jours ou ne pas demander un entretien quotidien de sa chambre. C'est moins de consommation d'eau. S’il valide cet engagement, il aura une réduction de 10% sur le prix de sa chambre" explique le président de l'UMIH.66.
Des contraintes volontaires pour éviter le pire
Des formations sont prévues pour les professionnels, avec aussi de la documentation et un affichage pour expliquer les règles à tous.
Le président de l'UMIH.66 dit appliquer déjà depuis des mois certaines de ces mesures dans ses établissements... et cela marche.
Cette charte est à disposition de nos adhérents et de tous les cafetiers, hôteliers et restaurateurs qui sont sensibles au problème. C'est à eux d'agir pour que l'été se passe sans restrictions sévères qui pénaliseraient nos entreprises.
Brice Sannac, UMIH.66.
En 2023, l'UMIH.66 encourageait les restaurateurs à réutiliser l'eau des seaux à glaçons. Cette saison, le syndicat prépare un achat groupé de chaussettes réfrigérantes pour bouteilles, pour réduire les prix et remplacer les seaux à vins et à champagnes, gros consommateurs d'eau et de glaçons.
L'UMIH travaille pour cela avec une entreprise locale, Ecopafiesta, basée à Rivesaltes, près de Perpignan, pour négocier un tarif afin que tous les adhérents puissent s’équiper de chaussettes nouvelle génération. "Ce sont deux plaques réfrigérantes, entourées d’un tissu, qui se mettent à plat dans le congélateur. Puis, on glisse la bouteille dedans. Cela conserve le froid pendant deux heures sans utiliser ni eau, ni glaçon" précisait Brice Sannac, lundi, à nos confrères de l'Indépendant.