L'Usap a plié l'échine face à Clermont, vainqueur de la rencontre 25 à 22. Oyonnax ayant perdu à Brive, le club catalan descend pour la première fois de son histoire en Pro D2. Un drame pour les supporters.
Face à des Clermontais en forme et invaincus sur leur terrain depuis 2006, les catalans savaient que la mission allait être énorme. 13ème au classment et relégables avant cette dernière journée, les joueurs de l'USAP espéraient ramener au moins un point voir qu'un miracle survienne sur les autres terrains pour sauver leur tête en Top 14. En vain.
Clermont, équipe aux 76 victoires d'affilée depuis le 21 novembre 2009., a vaincu Perpignan qui s'est incliné 25-22.
C'est la première relégation du club perpignanais. L'Usap avait obtenu son premier titre de champion de France le 3 mai 1914 face à Tarbes à Toulouse. Il y a cent ans jour pour jour. Un anniversaire au goût amer.
Les champions de France 2009 et finalistes 2010 ont finalement payé leur saison décevante, jalonnée de 15 défaites et un nul en 26 matches.
"On s'était promis de sortir fièrement de ce match. On leur a tenu tête, ça aurait même pu basculer en notre faveur", soupirait Bertrand Guiry au micro de Canal Plus: "On aurait peut-être dû prendre nos responsabilités plus tôt parce qu'on voit qu'on était capable de faire des matches corrects".
La chute est à la hauteur des exploits suscités en début de saison après une septième place qui devait marquer le rebond du club catalan, sauvé financièrement en juillet avec l'arrivée à la présidence du chef d'entreprise François Rivière.
Le recrutement de plusieurs joueurs, dont le néo-international Camille Lopez, était prometteur, tout comme l'éclosion en début de saison de Sofiane Guitoune, meilleur marqueur d'essais en début de saison et appelé avec le XV de France en novembre. Avec une cinquième place au soir du 26 octobre, après dix journées, le rêve était permis.
Puis la machine s'est enrayée. La Coupe d'Europe a lourdement pesé sur les organismes d'un effectif limité et qui s'est encore rétréci avec de nombreuses blessures, entraînant notamment les fins de saison prématurées de Lopez en décembre puis Guitoune en janvier, et suspensions (Taumalolo, Mafi, Pérez...).
Cette baisse de régime s'est manifestée par des contre-performances à domicile (trois défaites et un nul). Depuis le début de l'année 2014, les Catalans ne se sont imposés que quatre fois. Le dérapage a paru de plus en plus inexorable pour une équipe privée depuis l'année précédente de plusieurs cadres (départs de Mas, Le Corvec, Chouly, Mermoz, Porical...) et fragile psychologiquement, contrairement à ses rivaux du bas de classement préparés
à de telle situation.
Le club sept fois champion de France (1914, 1921, 1925, 1938, 1944, 1955, 2009) a fait de la remontée dans l'élite son objectif immédiat et s'est préparée en conséquence. "Il y aura une profonde restructuration du club. Il y a des causes aux difficultés que nous vivons, ne pas les voir serait imbécile. Il faut les analyser et modifier ce qui n'allait pas", a déclaré le président François Rivière. "Le budget, qui tournera autour de 10, 11 millions d'euros (contre 14,9 M EUR cette saison) est bouclé", ce qui en fera "un des plus gros de Pro D2", a-t-il assuré.
Le futur rôle du manager Marc Delpoux est encore flou mais une rupture de contrat semble délicate, étant donné que le club doit encore régler un différend financier avec l'un de ses prédécesseurs Jacques Delmas.
L'effectif perdra également plusieurs de ses cadres, comme Sébastien Vahaamahina (Clermont) ou Guilhem Guirado et Romain Taofifénua (Toulon), alors que Lopez, Guitoune sont également sur le départ, ce qui permettra d'alléger la masse salariale.
"Il y a ceux (les joueurs) qui ont des carrières internationales à faire, type Guitoune ou Camille Lopez. Je ne peux pas ne pas comprendre qu'ils envisagent d'aller dans d'autres clubs en vue de la Coupe du monde (en 2015), a affirmé François Rivière. Mais un très grand nombre (d'autres) vont rester à l'Usap. (...) Entre lundi et mardi, des décision seront prises".