Ils avaient recruté des hommes de main bulgares pour récupérer un juteux point de vente de stupéfiants à Perpignan : des condamnations allant jusqu'à huit ans de prison ont été prononcées, mercredi 25 janvier, au procès d'une violente guerre de territoire entre gangs rivaux.

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Depuis le 9 janvier, 19 prévenus comparaissaient dans ce dossier, devant le tribunal correctionnel de la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille. Fin 2019, après sa sortie de prison, Hafid Chaouch avait repris le contrôle du plan "stups" de Betriu, dans le quartier sensible Saint-Jacques, au cœur de Perpignan, à ses anciens associés du clan Djidel-Tartaya.

Entre 30 000 et 50 000 euros de gains par jour

Peu désireux de lâcher un point de vente générant un chiffre d'affaires quotidien évalué entre 30.000 et 50.000 euros, ceux-ci avaient contre-attaqué début 2020, avec l'aide d'hommes de main bulgares recrutés pour l'occasion. Au total, selon l'accusation, une trentaine auraient été embauchés, logés dans des hôtels, équipés de véhicules et grassement payés, jusqu'à 3.500 euros par mois. A l'issue de l'instruction, seuls huit ont cependant été convoqués sur le banc des prévenus.

8 ans pour le "Lion"

La peine la plus sévère a été prononcée contre Kada Djidel, 33 ans, alias "Lion", condamné à huit ans de prison, 80.000 euros d'amende, une interdiction de gérer une société et une interdiction de remettre les pieds dans les Pyrénées-Orientales pendant cinq ans, et une interdiction de porter une arme pendant dix ans. Présent lors des débats mais absent à l'énoncé du jugement mercredi, le prévenu est désormais visé par un mandat d'arrêt. Le cas de son demi-frère, Hakim Djidel, qui vivrait à Dubaï, avait lui été disjoint dès le départ. Présenté par l'accusation comme le "lieutenant" des frères Djidel, Raphaël Alonso a écopé d'une peine de cinq ans de prison, un an de moins que les réquisitions.

Attaque du Capitole 

Le tribunal a de même réduit d'un an la peine réclamée par le parquet pour Paraskrev Krastev, un ouvrier agricole bulgare installé dans la Drôme auquel l'équipe s'était adressée pour engager des renforts, avec quatre ans de prison et 10.000 euros d'amende. Absent lui aussi mercredi, il est également concerné par un mandat d'arrêt. Pour les huit hommes de main bulgares poursuivis, dont quatre ne se sont jamais présentés à l'audience, les peines prononcées sont de trois ou quatre ans de prison ferme, avec une interdiction du territoire français durant dix ans. 
Cagoulés et armés, ils avaient notamment participé, le 18 janvier 2020, à l'attaque du Capitole, un bar du centre-ville, avec l'intention d'enlever un certain "Lolo" du gang adverse. Ces troupes avaient aussi été utilisées pour des démonstrations de force dans le quartier, avant la reprise effective du point de vente de Bétriu dans la nuit du 28 au 29 janvier 2020.

Un à quatre ans  de prison pour les seconds couteaux

Les membres de l'équipe perpignanaise impliqués dans l'hébergement et la direction des Bulgares sur le terrain ont eux été condamnés à des peines de deux ans dont un avec sursis à quatre ans ferme.
Jugé uniquement pour non-justification de ressources, Abdellah Tartaya, demi-frère de Kada Djidel, a écopé d'une peine de six mois de prison avec sursis. Point d'orgue des hostilités entre les deux équipes, Abdellah Tartaya avait été enlevé, le 14 novembre 2019, après avoir été jeté dans un coffre de véhicule. Ses ravisseurs, qui auraient réclamé une rançon de 200.000 euros, l'avaient aspergé d'essence avant qu'il ne puisse s'enfuir.
Egalement poursuivi dans ce dossier, son frère Mohamed Tartaya est décédé au Maroc en 2021.

Ecrit avec AFP

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