Débarrasser le quartier de son point de deal : c'est l'objectif de l'opération menée ce mercredi 29 juin par la mairie de Perpignan. La commune a fait murer un ancien hammam, aujourd'hui abandonné, qui servait de repère aux dealers.
C'était, selon la mairie de Perpignan, le deuxième point de deal le plus lucratif de la ville. Mais il est aujourd'hui muré : le hammam abandonné du centre commercial au sein de la cité du champ de Mars est désormais condamné par de gros blocs de bétons. Le lieu servait apparemment de cache pour les produits stupéfiants vendus sur place par les dealers.
Une opération menée par la mairie de Perpignan avec le concours des forces de l'ordre, et que le maire Louis Alliot (Rassemblement National) assume : "Ce qui a motivé l'opération c'est la colère des riverains. Il y a des habitants, il y a des familles. On est à proximité d'écoles, de jardins d'enfants et systématiquement vous aviez des dealers statiques sur ce point de deal, qui importunaient les gens qui passent ou qui les menaçaient. Donc il fallait bien réagir !"
Des habitants soulagés... mais hors caméra
Difficile pourtant pour notre équipe de reportage de faire parler devant la caméra ces fameux riverains "en colère" d'après le maire. Est-ce la la peur de représailles, une forme de loi du silence ? Hors caméra, de nombreux habitants se disent à la fois soulagés et rassurés. Et les personnes qui ont accepté de répondre à quelques questions devant l'objectif ne se montraient, elles, pas particulièrement enthousiastes quant à cette opération.
Sandrine, une mère de famille qui habite le quartier depuis trois ans, précise même que les dealers "ne l'embêtaient pas du tout ", les jugeant même "polis : ils me disent bonjour tous les jours". Et lâchant même :"C'est embêtant quand même qu'il y ait toujours la police. Je n'aime pas trop ça. Ca donne une mauvaise image du quartier."
C'est un travail de longue haleine, c'est long. (...) C'est un travail de sape, mais on les aura à l'usure !
Louis Alliot, maire RN de Perpignan
Car l'opération ne se résume pas à une simple fermeture du lieu de deal. Pour éviter que les jeunes ne l'occupent à nouveau, des policiers sont déployés sur place, "quasiment jour et nuit" d'après le maire. Une présence qui sera durable d'après Louis Alliot : "pour qu'ils ne reprennent pas la présence qu'ils avaient encore il y a quelques semaines. C'est un travail de longue haleine, c'est long. On a déjà fait ça à la cité des Oiseaux, à El Vivès et on voit bien que c'est très difficile. A Bétriu, on l'a fait et ils sont toujours dans les rues à côté. Mais tant pis ! C'est un travail de sape. On les aura à l'usure"
Cette opération, en partie symbolique donc, s'inscrit aussi dans le cadre de la future rénovation urbaine du quartier : après la réfection des jardins familiaux en haut du quartier, des travaux importants doivent être conduits dans cette cité du côté du lycée Jean Lurçat dans les prochains mois.