Le gouvernement a lancé mardi un appel à manifestation d'intérêt pour la reprise du train des primeurs, qui permet d'acheminer des fruits et légumes entre Perpignan et Rungis. La CGT cheminots préférerait que cette ligne de fret, à l'arrêt depuis l'été 2019, reste au sein de la SNCF.
C’est officiel : le gouvernement s’engage à mettre en oeuvre toutes les actions pour la reprise du service de fret ferroviaire entre le marché de Perpignan/Saint-Charles t le marché d'intérêt national (MIN) de Rungis.
Dans ce but, un appel à manifestation d'intérêt a été lancé pour la reprise d'ici l'été 2021 du train des primeurs : l'Etat s'adresse aux opérateurs de services de fret ferroviaire mais aussi aux associations, ou collectivités susceptibles de proposer des projets de reprise de ces acheminements de fruits et légumes en wagons réfrigérés.
Le projet retenu sera soutenu financièrement par les pouvoirs publics.
La crise sanitaire a souligné la nécessité absolue de disposer de circuits d'approvisionnement en produits alimentaires qui soient rapides, efficaces et durables.
Fin juillet, le Premier ministre avait annoncé la reprise de cette liaison lors de la présentation des grandes lignes de son plan de relance du fret ferroviaire. Concernant le train des primeurs, Jean Castex avait déclaré : "Vous avez devant vous un Premier ministre qui a été meurtri par l'affaire du Perpignan-Rungis, le train des primeurs".
A l’arrêt depuis juillet 2019
Suspendue à cause d'une baisse des volumes transportés et de la vétusté des wagons, le train des primeurs est à l'arrêt depuis mi-juillet 2019.
Il représente un trafic d'environ "9 000 camions par an", selon le le ministère des Transports.
Chiffre contesté par les CGT Cheminots des Pyrénées–Orientales qui estime sur sa page tweeter « Sauvons le Train Perpignan Rungis » , que « ce chiffre se situe entre 30 000 et 40 000 camions par an, selon les acteurs de terrain et les études » et soulignant au passage que « la ligne ne s’est pas arrêtée, elle a été détruite par le gouvernement et le SNCF » :
Dans le communiqué de presse Monsieur @Djebbari_JB évoque 9000 camions par an. Mensonge. Les acteurs de terrain et les études assurent que ce chiffre se situe entre 30000 et 40000 camions par an. Et la ligne ne s’est pas arrêté, elle a été détruite par le gouvernement et le SNCF
— Sauvons le train Perpignan Rungis (@LePerpiRungis) December 15, 2020
Une consultation très ouverte
Après avoir consulté les acteurs concernés par le projet dont les collectivités locales d'Ile-de-France et d'Occitanie, le ministère des transports annonce que cette consultation se veut "très ouverte afin de permettre aux acteurs de proposer tous types de solutions et de faire émerger le meilleur projet possible".
Dans une optique de reprise rapide, l'Etat est prêt à accorder un accompagnement financier public au démarrage si cela s'avère nécessaire.
Cet appel à manifestation d'intérêt est jugé carrément "inutile" par la CGT qui préférerait que l’Etat "utilise les cheminots et le matériel existant et milite pour que cette ligne reste 100% publique et sous gestion intégrale de la SNCF."
Les dossiers de candidatures doivent être déposés au plus tard le 29 janvier prochain.