Perpignan-Rungis : le train des primeurs circulerait à vide, est-il devenu un train fantôme ?

En sursis depuis le printemps, le train Perpignan-Rungis "circule cette semaine", selon le ministère des Transports, mais il affirme ne pas avoir de "précisions sur les marchandises". Côté syndicalistes, ils assurent qu'il a effectué le trajet aller, à vide, sans chargement. C'est un train fantôme !


Le train des primeurs Perpignan-Rungis, censé être supprimé depuis vendredi, circule-t-il à vide ?

Cette question enflamme le pays catalan et les agriculteurs, embarrasse le gouvernement et indispose la SNCF.
 

Le collectif "Sauvons le train Perpignan-Rungis"


C'est un "train fantôme", s'indigne un collectif de défense. Le convoi ferroviaire de primeurs reliant Perpignan au marché de Rungis, en sursis depuis mai, roulait lundi et circulera "cette semaine", selon plusieurs sources sollicitées par l'AFP, certes mais des syndicalistes assurent qu'il a fait et fera le trajet à vide.

"Ce n'est pas le Perpignan-Rungis qui circule mais le train fantôme de la communication!" a tweeté lundi soir le collectif de défense "Sauvons le Perpignan-Rungis".
 

 

Le train "a circulé lundi soir avec 11 wagons non frigorifiques et vides C'est véritablement un scandale d'Etat", a accusé sur Twitter Thomas Portes, animateur de ce collectif, syndicaliste de la CGT-Cheminots et responsable national des cheminots au PCF.


"Nous ne savons même pas si le train, avec 11 wagons en bois vides, sera bien terminus Rungis ou s'il va s'arrêter dans une autre gare" de la région parisienne, "la ministre a donc bien raconté n'importe quoi vendredi", a déclaré de son côté à l'AFP Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots.
 

Train fantôme ou non ?


La ministre des Transports Elisabeth Borne avait affirmé vendredi que le Perpignan-Rungis allait circuler "lundi". "Très clairement, ce train roulera la semaine prochaine et il roulera aussi longtemps qu'il y aura des marchandises à transporter", a-t-elle dit vendredi à nos confrères de Midi Libre, alors que les dernières commandes pour cette ligne s'achevaient justement vendredi.

Même discours à la SNCF. Le train, qui transporte essentiellement des fruits et légumes primeurs venus d'Espagne et du Maroc, va rouler "cette semaine", six jours sur sept, a précisé le groupe ferroviaire.

La compagnie s'est en revanche dite incapable de préciser la nature ou l'absence du chargement de ce train de fret frigorifique.

Des responsables politiques ont depuis longtemps pointé le "contresens écologique" que représentait son remplacement par du transport routier, faute de contrats avec des clients chargeurs de marchandises.
 

Une vraie supercherie ?


Selon une source proche du dossier, la direction de la SNCF reconnaît en interne qu'"elle fera circuler le train à vide cette semaine pour bien montrer que ce n'est pas elle qui bloque" ce dossier.

Une nouvelle réunion sur ce dossier est prévue mercredi à Perpignan pour "travailler sur la solution ferroviaire pérenne qui prendra le relais du train actuel", a confirmé le ministère.

La CGT-Cheminots, qui n'est "toujours pas" conviée à ce groupe de travail, sera reçue "avant la réunion par la DGITM", la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer, a indiqué Laurent Brun.

Dans Les Échos vendredi, le groupe Primever, client de la ligne Perpignan-Rungis, avait dénoncé "une vraie supercherie", parce que "la SNCF nous annonce depuis des semaines que le train s'arrêtera le 12 juillet, et le 12 dans l'après-midi, on nous dit le contraire!".

 
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