Pendant deux jours, la culture gitane s'est exprimée à Perpignan. En musique bien-sûr mais avec un objectif affiché : lutter contre les a priori dont sont régulièrement victimes les gitans du quartier Saint-Jacques et d'ailleurs.
Los Graciosos jouent de la Rumba catalane. Leur concert à la Casa Musicale a ouvert le 1er festival de la culture catalane organisé à Perpignan vendredi 17 février. Une prestation emblématique : cette formation rassemble des musiciens des différents quartiers gitans de la ville.
Dans le public des Pailloux, les non-gitans de Perpignan, côtoient les membres de la communauté et c'est bien l'objectif de cette manifestation : montrer ce qui rassemble et changer le regard sur les gitans
Il y a toujours des a priori envers les gitans et ces a priori en montrant ce qu’on fait ici il n’y en a plus. Je suis vraiment fier de tout ça.
Joseph Saadna dit Mambo, co-organisateur du festival
Pendant deux jours, le festival "Da San Jaume Sem" (Je suis de Saint-Jacques), organisé par Joseph Saadna et Benjamin Barou-Crossman a proposé des expositions, des ateliers de rencontre et des débats, autour par exemple de la question des préjugés et des modes de vie des gitans, souvent mal perçus au sein du reste de la société.
A Perpignan, le quartier Saint-Jacques, qui rassemble la plus grande communauté gitane de la ville, participe à l'identité de la ville. Tout comme la musique gitane, popularisé dans le monde entier et vecteur de tolérance, comme l'explique le musicien Titi Robin : "la musique, ça réunit tout le monde : Django Reinhart, la rumba, le flamenco, l'Europe de l'Est. Il y a toujours eu une évidence dans le langage musical dans le milieu gitan et ça toujours été une manière de briser les murs."
Le festival s'est conclu par une lecture du Romancero Gitano, œuvre phare du célèbre poète espagnol Federico Garcia-Lorca qui, dans ce recueil de poèmes, fait des Gitans le symbole de tous les peuples opprimés.