Comme de nombreux réfugiés Afghans en France, Yama Iliassi demande l'évacuation d'urgence de sa famille et des Afghans menacés par la prise de pouvoir des Talibans. En France depuis 17 ans, il veut rassurer les Français et encourager l'accueil des réfugiés.
Dans le grand jardin de sa maison d'Estagel, entouré de ses trois jeunes enfants, Yama Iliassi est un homme heureux. Arrivé il y a 17 ans de Kaboul, il est l'exemple même d'une intégration réussie. A 42 ans, titulaire d'un bac + 5, il est fonctionnaire à la direction Equipement et territoires de la communauté urbaine de Perpignan. "Pour moi le plus important c’est une vie de paix", explique cet homme souriant dans un français parfait. "La vie à la campagne c’est bien, c’est apaisant et c’est sain. J’ai eu beaucoup de chance d’être accueilli par des gens qui m’ont fait découvrir la mentalité française, la richesse de la culture française."
Situation dramatique
Mais sa voix se voile de tristesse quand il évoque la situation de son pays d'origine : "je suis inquiet pour ma propre famille, mes parents, mes frères, mes neveux et mes nièces mais aussi pour l’ensemble du monde occidental parce que laisser un grand pays comme ça aux mains des terroristes, il y a aura toujours des conséquences pour le monde occidental, les méchants ne restent jamais loin."
En fait, je vis depuis trois semaines comme un zombie. Je suis inquiet pour ma propre famille (...) et pour l'ensemble du monde occidental.
Rassurer les Français
S'il témoigne aujourd'hui de son bonheur de vivre en France, Yama Iliassi aimerait aussi rassurer les Français quant à l'arrivée de réfugiés afghans, alors que, dans les Pyrénées-Orientales, les communes ne se bousculent pas pour proposer un accueil d'urgence. "Les gens qui ont travaillé pour l’armée française, ils ont été comme moi à l’école francaise depuis leur plus jeune âge", précise t-il, "ils sont déjà habitués à la langue, à l’ouverture d’esprit, ce sont des gens éduqués, pas n’importe qui".
Les gens qui ont travaillé pour l’armée française ont été comme moi à l’école française depuis leur plus jeune âge.
En attendant de pouvoir aider plus concrètement, Yama Iliassi a fondé une association d'aide aux réfugiés. Environ 300 Afghans vivent déjà, et parfois depuis de nombreuses années, dans les Pyrénées-Orientales.