Après les pompiers il y a deux semaines, ce sont les ambulanciers privés des Pyrénées-Orientales qui disent stop à l'abus sur les délais d'attente aux Urgences de l'hôpital de Perpignan. Si les patients sont les premiers impactés, les ambulanciers mettent en avant une perte de temps qui pénalise leur travail et leurs finances.
Des malades sur des brancards attendant durant des heures devant le service des urgences de Perpignan. Cette vidéo tournée fin septembre a fait le buzz en France. Après les pompiers, ce sont les ambulanciers privés qui montent au créneau.
"C'est scandaleux et ce n'est pas normal"
Ils dénoncent une incohérence entre leur mission d'urgence, lors d'une demande de prise en charge par les pompiers et de transport vers l'hôpital, puis une attente interminable pour l'admission de leurs patients.
Attendre 3 heures devant la porte des Urgences avec nos malades dans les ambulances, c'est scandaleux et ce n'est pas normal. Nous, en plus, on nous demande d'intervenir dans les délais, 30 minutes maximum pour les Urgences, c'est impossible d'attendre ensuite des heures. Ou alors, ce ne sont plus des urgences !
Nicolas Galano, ambulancier à Perpignan.
"Économiquement, ce n'est plus tenable"
Face à des délais d'attente intenables, les ambulanciers craignent aussi pour leur situation économique. Car à partir de la 16e minute d'attente, ils ne sont plus payés.
Jusque-là, on a menacé de facturer les centres, cliniques et hôpitaux pour les attentes, mais si cela continue, nous n'aurons pas d'autres choix que de le faire. Ce serait une première.
Philippe Corbelli, ambulancier à Port-Vendres.
Malgré plusieurs courriers et autres relances, les ambulanciers n'ont trouvé aucun écho à leurs revendications.
"Rien, nous n'avons aucune réponse de la direction du centre hospitalier. Notre avenir est incertain, surtout après les récents propos du ministre de la Santé qui veut faire 600 millions d'euros d'économies sur l'hôpital" explique Patrick Jalabert, président de l'ADRU 66.
Sur les 60 sociétés d'ambulances des Pyrénées-Orientales, 24 travaillent avec les Urgences de l'hôpital de Perpignan.
Écrit avec S. Canal.