Un village sans commerce, c'est un village sans âme. À Oms, petit village de 340 habitants à 40 minutes de Perpignan, l'unique commerce, un bar-restaurant-épicerie, cantine scolaire, est un service public, au sens propre comme au sens figuré.
A Oms, dans les Pyrénées-Orientales, petit village situé à 40 minutes de Perpignan, il n'y a qu'un seul commerce multiservices : le Relais de l'Orme. Ouvert six jours sur sept, il est l'âme de ce village de 340 habitants.
Un lieu de rencontre pour les villageois
C'est un lieu de convivialité et un service public très précieux, mais c'est aussi là que les habitants du village viennent acheter leur pain, faire des courses d'appoint, boire un verre ou manger.
Là surtout, où ils viennent se rencontrer. "On a tous nos boulots, même quand on habite à cinq minutes des uns des autres, on ne se voit pas. Donc si on ne s'arrête pas là, on ne se voit plus du tout", souligne Nadège. "À une époque, on avait une épicerie. Quand elle a fermé, ça a été triste, mais maintenant ça va beaucoup mieux", ajoute Jean-Claude.
Match de foot, de rugby ou juste une soirée tranquille
Ouvert depuis quatre ans, le Relais de l'Orme est installé dans les locaux de l'ancienne mairie école. Des bâtiments loués pour 100 euros par mois par la municipalité au gérant, délégataire du service public.
Car ce commerce est bien un service public au sens propre du terme. Avec des contraintes imposées par la commune, comme par exemple assurer la cantine scolaire. Autre contrainte : être ouvert tous les week-ends. "On a des gens qui sont à la retraite, et donc qui sont en permanence dans le village, mais aussi des gens qui travaillent, et le week-end, c'est un moment de détente et ça leur permet de passer un bon moment parfois pour regarder une finale de football, de rugby ou pour simplement passer une soirée tranquille", explique Patrick Géricault, le maire du village.
"Il ne faut pas compter ses heures"
C'est Romuald Mériaux qui gère actuellement le Relais de l'Orme. Venu du Nord, il s'est fait adopter par le village. Et à force de travail, a fait de ce service public un commerce rentable.
"J'ai plutôt pas à me plaindre. Ça marche bien, il y a énormément de travail. Il ne faut pas compter ses heures. Si on s'amuse à les compter, c'est fini. Là, c'est à la disposition du client pour leur faire plaisir", détaille-t-il.
Malheureusement pour Romuald, la délégation de service public arrive à son terme et un nouvel appel d'offres a été lancé. D'autres candidats peuvent se faire connaître jusqu'à lundi.
Ecrit avec Philippe Georget.