Malgré une insertion réussie en France, une famille iranienne installée à Perpignan craint de devoir partir. Le mari est visé par une Obligation de quitter le territoire français. Dans leur pays, les deux parents seraient menacés de mort en raison de leur conversoin au christianisme.
Ata, Somayeh, et leurs deux enfants, Moein et Daniel, forment une famille unie. Arrivés en France en 2018, ils n'arrivent pas à régulariser leur situation malgré leurs efforts d'insertion : "cela fait cinq ans qu'on est là, que les enfants vont à l'école, ils parlent bien le Français", explique Somayeh Hajifoghana. Et nous aussi on est bien intégrés en France, on va à la fac pour bien apprendre le Français".
Le mois dernier, le père a même découvert qu'il faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), lui et lui seul. "Avec l'OQTF, on a peur de la police, s'il y a un contrôle en route, qu'est-ce qu'on doit faire ? témoigne-t-il. Tous les soirs, c'est comme ça, je vois dans mes cauchemars que je retourne dans mon pays, qu'il y a la police et que je suis en train de courir avec la police derrière moi".
Originaires d'Iran, les deux parents sont menacés de mort en raison de leur conversion au christianisme. Dans leur paroisse à Perpignan, les étreintes des fidèles témoignent de leur soutien avant le culte. Robert Heris, pasteur au centre chrétien du Roussillon confirme : "ce sont des gens délicieux, parfaitement intégrés. C'est dramatique pour les membres de notre communauté de savoir qu'une décision aveugle, sans considérer le cas particulier de cette famille, soit tombée comme ça".
La demande d'asile, adressée par le père de famille a été rejetée. Pour son avocat, il est reproché à son client de ne pas suffisamment justifier sa conversion religieuse. "Il faudrait sonder les cœurs et étudier si un choix aussi intime est sincère ou pas", détaille Maître Me Gérald Brivet-Galaup, l'avocat du couple. "Et ensuite, c'est illégal puisqu'il s'agit d'apporter une vérification juridique sur un choix religieux, donc j'estime que, au nom de la laïcité, on ne peut pas s'interroger sur la sincérité d'un choix religieux".
Le tribunal administratif de Montpellier a été saisi pour faire annuler cette OQTF. Les deux anciens infirmiers espèrent également une régularisation de leur situation grâce aux volets "métiers en tension" de la loi immigration.
Écrit avec Romane Sabathier.