TGV et trains de marchandise empruntent chaque jour le tunnel ferroviaire du Perthus (Pyrénées-Orientales), pour franchir la chaîne de montagnes. En service depuis 2013, ce tunnel transfrontalier relie la France et l'Espagne mais reste largement sous exploité.
C'est le seul trait d'union ferroviaire entre la France et l'Espagne : le tunnel transfrontalier du Perthus (Pyrénées-Orientales). Longtemps isolée à cause d'un écartement de voie différent, la péninsule ibérique est intégrée au réseau grâce à ce tunnel. Une infrastructure inaugurée en 2013 qui a coûté plus d'un milliard d'euros.
"La ligne relie Perpignan à Figueras et fait 50 kilomètres, rappelle Petros Papaghiannakis, directeur Général LFP Perthus. Mais l'ouvrage le plus connu reste le tunnel, même s'il ne fait que 8 kilomètres, car c'est lui qui a permis de lever la barrière naturelle que sont les Pyrénées, et plus précisément le massif des Albères." Il s'agit d'un tunnel à deux tubes, situé à 80% sur le territoire français. La ligne est gérée par une société détenue à parts égales par Madrid et Paris. Au centre de contrôle, tous les agents sont bilingues.
Seulement 1% du fret
Mais avec une dizaine de trains par jour et dans chaque sens, la ligne est largement sous exploitée. Elle pourrait accueillir plus de 60 services, et le fret ferroviaire a besoin d'un nouveau souffle. Car aujourd'hui, "plus de 99% des marchandises transitent par l'autoroute, donc moins d'1 % par nos rails, explique Petros Papaghiannakis. L'objectif est d'arriver un jour à 5 ou 10 %, voire beaucoup plus".
Dans cette volonté de développer le fret, le coût du passage par le tunnel vient d'être divisé par dix. Ainsi, en six mois, les trains de marchandises sont passés de 24 à 43 allers-retours par semaine. Mais en parallèle, le transport des passagers reste un défi. Petros Papaghiannakis l'assure : "Le plus grand manque aujourd'hui, ce sont les trains régionaux. Il y a une forte demande des bassins de la population, aussi bien en France qu'en Espagne. Il pourrait y avoir des services depuis Montpellier, Toulouse, jusqu'à Barcelone, en passant par Narbonne et Perpignan." Les premiers trains régionaux ne devraient pas voir le jour avant 2030, "j'espère que ce sera avant", avoue-t-il.
Un nouveau train en 2025
La région Occitanie et la Catalogne ont plusieurs fois annoncé qu'elles allaient étudier la mise en place de liaisons transfrontalières, sans avancer de calendrier précis. Au printemps 2025 un nouveau train de passagers circulera sur cette ligne : la Renfe, opérateur historique espagnol, proposera un Toulouse - Barcelone. L'entreprise espère également concurrencer la SNCF sur la ligne Paris - Barcelone, mais ce ne sera pas avant 2026.