Si les punaises de lit prolifèrent dans les quartiers défavorisés, ce n'est pas parce que les logements sont sales mais plutôt car leurs habitants n'ont pas les moyens financiers d'éradiquer ces insectes. C’est le cas à Perpignan. L'Adil-66 propose de l'aide aux ménages précaires dont les appartements sont infestés.
La prolifération des punaises de lit a été stoppée dans les trains et les cinémas parisiens. Une fois l'emballement médiatique et la stupeur nationale retombés cet automne, restent ces logements de France durablement infectés. Et ces habitants qui en souffrent toute l'année.
C'est le cas dans certains appartements de Perpignan. Avec un des taux de pauvreté les plus élevés du pays, la capitale des Pyrénées-Orientales accueille neuf des dix quartiers prioritaires du département, où le mal logement constitue un risque social et sanitaire majeur.
Les punaises de lit sont un casse-tête de plus pour les ménages précaires, à qui l'Agence départementale d'info sur le logement (ADIL) peut néanmoins venir en aide.
Plus d’1⃣ foyer français sur 🔟 a été infesté par des punaises de lit entre 2017 et 2022.
— Anses (@Anses_fr) July 19, 2023
🧐On vous explique pourquoi, contrairement à une idée reçue, leur présence ne traduit pas un manque de propreté.
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866€, le budget moyen contre les punaises de lit
Dans un rapport publié en mai 2023, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) est claire : "Les infestations ne sont pas liées à un manque d’hygiène des foyers touchés. Tous les milieux socio-économiques sont à risque. La recrudescence constatée ces dernières années s’explique par l’essor des voyages et une résistance croissante des punaises aux insecticides".
En revanche, c'est quand les habitants de certains logements sont précaires que les punaises de lit y restent. L'Anses estime que se débarrasser de tels insectes coûte en moyenne 866€ par foyer. Une somme que Nathalie Masson ne peut pas se permettre de dépenser.
Avec ses deux fils, cette bénéficiaire du RSA habite un minuscule appartement sans chauffage, mal isolé, avec des fissures et des moisissures. La Perpignanaise a jeté son lit et son canapé, infestés par les punaises de lit. La nuit, elle dort par terre, démangée par les piqûres.
L'Adil et Histologe à la rescousse
Pour venir en aide à ces foyers, l'Adil conseille d'adresser un recommandé pour rappeler les propriétaires à leurs obligations, et se propose d'aider à la rédaction du courrier.
Les conseillers de l'Agence départementale d'info sur le logement peuvent aussi accompagner les habitants sur Histologe, plateforme qui permet à des propriétaires comme des locataires de signaler un problème dans leur logement.
"Parfois, on est dans des situations qui mettent en péril les habitants. Il peut y avoir des interventions très rapides dans la journée", assure Fanny Brunet, la directrice de l'ADIL-66, au micro de France 3 Occitanie.
De son côté, l'Anses recommande la prise en charge financière des opérations de désinsectisation contre les punaises de lit pour les ménages à faibles revenus. L'agence ajoute que la peur de la stigmatisation ne doit pas freiner les locataires de logements infestés. Pour cela, elle propose la mise en place d'un "mécanisme de déclaration obligatoire" pour tous les habitants.