Audience sous tension, hier au tribunal de Perpignan, où était jugée la conductrice qui a mortellement fauché Yanis, 8 ans, sur un passage piéton de Villeneuve-de-la-Raho. La demande de supplément d'information de la famille a été rejetée. Le parquet a requis 5 ans de prison avec sursis et 18 mois de suspension de permis. Délibéré le 9 novembre.
Une famille dévastée, en quête de vérité, face à une conductrice qui s'excuse à maintes reprises mais qui martèle qu'elle n'a pas vu l'enfant : c'est une audience sous tension qui s'est tenue hier au palais de justice de Perpignan où était jugée la quinquagénaire pour avoir mortellement fauché Yanis, 8 ans, le 5 février 2022, sur un passage piéton de Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées-Orientales). Depuis le mois d'avril, la prévenue est sous contrôle judiciaire et a interdiction de conduire.
Pas de supplément d'information
En préambule, le tribunal a rejeté la demande de supplément d'information déposée par les avocats de la partie civile. Ces derniers estiment toujours que l'enquête a été trop rapide et ont décidé de faire appel. En attendant, l'audience a bien eu lieu et au terme de celle-ci, le parquet a requis cinq ans de prison avec sursis et 18 mois de suspension de permis. A la barre, Marie-Christine B. a répété avoir été éblouie par le soleil et avoir cru percuter "un volatile". Elle a expliqué avoir dans un premier temps avoué qu'elle avait renversé un petit garçon "parce qu'on le lui a dit et [qu'elle] était en état de choc".
Elle a également affirmé n'avoir jamais eu l'intention de s'enfuir et s'être arrêtée 500 mètres plus loin après que des témoins lui ont "fait des gestes". C'est alors qu'elle a appelé les gendarmes. Les expertises ont démontré qu'elle roulait à 50 kilomètres/heure au lieu des 30 en vigueur dans cette zone.
Les circonstances de la mort en question
Mais les avocats de la défense ont fait valoir l'illégalité de cette signalisation qui n'a pas été votée en conseil municipal. Ceux de la famille de Yanis espèrent toujours, par leur appel, obtenir un complément d'enquête et la désignation d'un juge d'instruction qui ouvrirait une information judiciaire. Objectif : savoir si Yanis serait toujours en vie si la conductrice avait freiné au lieu de le traîner sur 22 mètres. Car si le rapport du médecin légiste fait état d'un polytraumatisme, notamment crânien, il préconise aussi des analyses plus poussées.
Délibéré le 9 novembre
A l'audience, nos journalistes Philippe Georget et Florie Castaingts ont constaté la présence des parents de Yanis, soutenus par de nombreux proches. Certains avaient participé à la marche blanche du 26 mars dernier en hommage à l'enfant.
Le délibéré sera rendu le 9 novembre prochain. Sauf si l'appel de la partie civile concernant sa demande de supplément d'information est acceptée.