L'ancien Premier ministre Jean Castex a été auditionné mercredi à l'Assemblée nationale en tant que futur président de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT France). L'ancien maire de Prades a reconnu la nécessité d'investir massivement dans le ferroviaire pour décarboner les transports, mais sans oublier la route, essentielle "pour désenclaver les territoires".
C'est le retour de Jean Castex sur le devant de la scène publique. Mercredi, il a été élu, à titre bénévole, président de la Fondation Agir contre l'exclusion (FACE).
Et un peu plus de 2 mois après avoir quitté Matignon, le Catalan devrait être nommé à la présidence de l'AFIT France. Il a d'ailleurs présenté ce mercredi, son programme pour l'Agence de financement des transports devant les députés.
TGV ou route ?
"Tantôt on me présente comme un fervent défenseur du train, ce qui est exact et revendiqué, et tantôt comme un chaud partisan de la route. Je pense qu'il faut les deux", a assuré Jean Castex devant la commission du développement durable de l'Assemblée nationale.
S'il a validé l'intention du président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, de doubler la part modale du train dans les déplacements des Français en la faisant passer de 10 à 20%, la route reste une infrastructure essentielle à ses yeux.
Pour désenclaver les territoires, nous devons investir dans la route.
Jean Castex.
Il revendique la relance de plusieurs projets routiers à l'arrêt depuis de nombreuses années lorsqu'il était à Matignon.
Alors que Jean-Pierre Farandou réclame 100 milliards d'investissement dans le ferroviaire sur 15 ans, Jean Castex a reconnu que les investissements pour la régénération du réseau étaient "insuffisants". "Mais c'est quand même nettement supérieur aux dix années précédentes", a-t-il souligné.
Priorité aux petites lignes ?
Le député David Valence (Horizons), également président du Conseil d'orientation des infrastructures, a rappelé que la rénovation de l'intégralité des petites lignes en France coûterait 7 milliards d'euros sur 10 ans.
"Nous avons triplé les moyens affectés aux petites lignes", à près de 180 millions d'euros entre 2020 et 2022, a tenu à rappeler Jean Castex.
Je peux reconnaître que ces 180 millions sont insuffisants mais grâce à ça nous avons remis à niveau 1.500 km de petites lignes.
Jean Castex.
Accusé de privilégier le "tout TGV" au détriment des trains du quotidien, Jean Castex a contesté l'existence d'une politique favorisant uniquement la grande vitesse.
Les futures LGV confirmées
"Allez dire aux gens de Perpignan que eux, le TGV, ils n'y ont pas droit, c'est une question d'équité territoriale", a lancé l'ancien élu de Prades, dans les Pyrénées-Orientales, à l'attention des opposants aux futures LGV Bordeaux-Lyon ou Montpellier-Perpignan.
Interrogé sur le Lyon-Turin, il a rappelé que le sujet important restait "le financement des accès" car "la facture (évaluée à 15 milliards d'euros) est extrêmement élevée". "Il va y avoir des choix lourds", a prévenu Jean Castex tout en insistant sur le fait que la remise en question du projet n'était pas à l'ordre du jour.
Mercredi après-midi, la commission du développement durable de l'Assemblée nationale a émis un avis favorable pour la nomination de Jean Castex à la tête de l'AFIT France par 26 voix pour, 10 contre et 13 abstentions, blancs ou nuls.
Jean Castex président de la Fondation Agir contre l'exclusion
L'ancien Premier ministre a été également élu mercredi, à titre bénévole, président de la Fondation Agir contre l'exclusion (FACE) par son conseil d'administration, a annoncé la Fondation.
L'ancien chef du gouvernement, qui doit rencontrer dès le mois de septembre l'ensemble des parties prenantes de la FACE, a pour ambition "d'en faire un acteur majeur en multipliant les clubs et fondations abritées sur tous les territoires, afin d'apporter des solutions concrètes au plus près des besoins" selon un communiqué de la FACE.