Invité chez nos confrères de BFMTV ce mercredi matin, le Premier ministre, ancien maire de Prades dans les Pyrénées-Orientales, était interrogé à propos du projet de ligne à grande vitesse entre Montpellier et Perpignan.
C'est une petite phrase au détour d'une interview longue de près d'une demie-heure. Ce matin, le nouveau Premier ministre Jean Castex, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur la chaîne BFMTV. En fin d'entretien, le journaliste lance une dernière question "locale" à propos du projet de prolongement de la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) entre Montpellier et Perpignan : "Est-ce que vous Premier ministre, il sera ouvert ?", demande Jean-Jaques Bourdin.
Le nouveau chef du gouvernement lui répond : "Le même projet dans les années 70, il fallait 5 ans pour le réaliser, maintenant il en faut 10 ou 15". Puis il complète sa réponse :
S'agissant de ce TGV, je mettrais toute mon énergie à le faire avancer à une vitesse supérieure à celle qui était la sienne jusqu'à présent
Un projet presque bloqué au point mort
Il faut dire que passer la "vitesse supérieure" s'apparente surtout à relancer le moteur dans ce projet évoqué depuis plusieurs dizaines d'années. En février 2018, un rapport remis à l'ancienne ministre des Transports, Elisabeth Borne, évoqué une première phase de travaux en 2028 entre Montpellier et Béziers. Le tronçon Béziers-Perpignan n'était quant à lui pas prévu avant l'année 2033 voire 2037...Les élus au créneau après les inondations
En octobre 2019, plusieurs élus dont la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga, étaient montés au créneau pour rappeler l'importance du projet de LGV pour le territoire. À l'époque, d'importantes inondations avaient emporté la voie ferrée entre Béziers et Sète puis bloqué la circulation des trains pendant plusieurs semaines.Le coût du projet (plus de 5 milliards d'euros) semble être un frein au début des travaux. Toutefois, les déclarations du jour de Jean Castex semblent instaurer un virage dans la politique ferroviaire gouvernementale qui avait donné la priorité aux "trains du quotidien" plutôt qu'aux grands chantiers de LGV.
Réaction de Carole Delga
Dans un communiqué publié ce midi, Carole Delga se félicite des propos tenus par Jean Castex ce matin : "Après trois années perdues, malgré les engagements pris par Emmanuel Macron lorsqu'il était candidat, je considère que la parole de Jean Castex est le signal attendu par nos territoires en Occitanie", a-t-elle souligné, rappelant s'être "engagée à ne rien lâcher sur ce dossier, comme sur celui de la LGV Bordeaux-Toulouse".
Carole Delga devrait rencontrer le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, le 22 juillet prochain. Une réunion de travail devrait être fixée avec un calendrier de lancement de l'enquête publique sur le tronçon Montpellier-Béziers.
