La cour d'assises des Pyrénées-Orientales a condamné en appel la veuve Diane Mistler à 18 ans de réclusion criminelle pour avoir commandité l'assassinat de son mari, l'auteur des faits écope d'une peine de 15 ans de réclusion
Les peines prononcées en appel par la cour d'assises de Perpignan sont nettement moins sévères que les premières condamnations délivrées par la cour d'assises de Montpellier
Diane Mistler accusée d'avoir commandité l'assassinat de son mari est condamnée à 18 ans de réclusion. Frantz Diguelman, son ex-amant, est condamné à 15 ans de réclusion pour le meurtre de Paul Mistler.
Le mari avait été retrouvé mort en avril 2007 devant un club échangiste de la Grande-Motte (Hérault). Son corps était recouvert d'une vingtaine de coups de couteaux.
L'avocat général avait requis vendredi devant les assises des Pyrénées-Orientales une peine de 22 ans de réclusion contre Diane Mistler, accusée d'avoir manipulé son amantpour qu'il assassine son mari l'un de ses anciens amants, et 18 ans pour ce dernier.
Estimant que la femme de 45 ans avait "commandité le crime" et qu'il existait contre elle des éléments "accablants", Pierre Denier avait réclamé pour Diane Mistler une peine de 22 ans d'emprisonnement.
Il avait en revanche demandé 18 ans de réclusion criminelle pour son ancien amant, Frantz Diguelman, qui "reconnaît tout", le meurtre et la préméditation.
Ces réquisitions sont conformes aux peines réclamées en première instance.
Frantz Diguelman, ancien barman de 45 ans, a tiré le 22 avril 2007 avec un fusil harpon sur le mari de Mme Mistler, banquier à la retraite de 60 ans, alors qu'il sortait d'une boîte échangiste de la Grande-Motte (Hérault). Il lui avait ensuite porté 20 coups de couteau de boucher.
Mme Mistler a admis au cours du procès une vie sexuelle libertine mais sa défense a affirmé vendredi qu'elle "n'avait donné aucune instruction pour faire tuer son mari".
"On ne peut pas la condamner au nom de l'ordre moral", ont souligné ses défenseurs, Mes Françoise Delran et Nguyen Phung.
Quant aux avocats de Frantz Diguelman, Mes Iris Christol et Simon Cohen, ils ont plaidé le "crime passionnel".
Mme Mistler, d'origine malgache, a toujours affirmé qu'elle aimait son mari, alors que l'accusation, les parties civiles et la défense du barman, soutiennent qu'elle a commandité l'assassinat de son époux en faisant croire à son amant fou d'amour pour elle que son mari la contraignait à la prostitution et à l'échangisme.
A suivre dans l'édition de 19 h 00 le reportage de Céline Llambric et Frédéric Savineau.