Pyrénées-Orientales : les coulées de boue à répétition sèment la discorde au sein du hameau de Las Illas

Depuis 2019, les inondations se sont succédées dans la commune catalane, charriant d'importantes quantités de débris dans les rues et les logements. Parmi les 80 habitants de ce hameau de montagne des Pyrénées, on se déchire sur la question des responsabilités.

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"On se sent comme sur une île." Une maison cernée par des flots de boue, des coulées de sable et de cailloux : cette scène, Patrice et Edith Herman ne la connaissent que trop bien. Cette semaine, les habitants de Las Illas, hameau situé à la frontière espagnole dans les Pyrénées-Orientales, ont vu de nouveau la pluie envahir une partie du village. En particulier, les abords de leur logement, pour la septième fois depuis 2019.

"Là-haut, on dirait qu’on a ouvert une carrière de sable, s’exaspère Patrice. Ce n’est pas possible, tellement ça charrie." Au point que le couple envisage désormais de murer l’un des accès. Et derrière l’exaspération face aux éléments, il pointe une responsabilité en amont : "Tout le monde le sait : [il y a] un élevage avec beaucoup d’animaux. On sait qu’il n’y a plus du tout d’herbe. Les racines sont parties, il n’y a plus rien. En fin de compte, la pluie fait son effet d’érosion.".

De plaintes en pétition

Le dialogue entre les deux parties est aujourd’hui plus qu’entamé : "On n’est pas très bien aujourd’hui avec le propriétaire", reconnaît-il.
Des plaintes ont été déposées contre X. L’éleveuse du Mas Parrot est également visée par une pétition, mais se défend du procès qui lui est intenté. "On m’accuse moi, pointe Karine Quintana, parce que j’ai un élevage au-dessus... Mais je ne suis pas responsable de l’eau qui tombe ! On est un village entouré de montagnes : l’eau, il faut bien qu’elle descende.".

Plutôt que son activité de grand gibier, elle oriente vers une autre piste pour expliquer les inondations à répétition. "La mairie de l’époque a construit une route dans le lit de la rivière, qui n’est pas à sec", explique-t-elle, pointant des infrastructures inadaptées. "En plus, ils ont surélevé la route d’1m50, soupire-t-elle. Avant la route était un peu incurvée, donc l’eau était guidée vers la rivière. Et maintenant, l’eau, au lieu d’aller vers la rivière, elle va chez les habitants."

Je pense que je vais porter plainte contre la mairie pour mise en danger, mais surtout pour harcèlement. Là, ils font tout pour me faire craquer. J’ai eu trois contrôles surprise cette semaine.

Karine Quintana, éleveuse à Las Illas.

L’équipe municipale, elle, entreprend des travaux de sécurisation temporaires des lieux et déclare attendre les résultats définitifs d’une étude hydraulique et hydrologique lancée en 2019. "Les conclusions vont être données fin septembre, souligne Joseline Lafon, adjointe au maire de Maureillas-las-Illas. À l’issue de cette étude, donc, il conviendra de faire des travaux d’une autre envergure.".

Un horizon que les 80 habitants de Las Illas scrutent impatiemment, l’autre œil sur la météo.

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