30 centimes la salade. C'est le prix de vente, aujourd'hui pour les producteurs catalans. Un prix bas justifié par la forte production grâce à la météo clémente. Effet pervers du soleil, la surabondance de salades ne nourrit plus son homme. Et les maraîchers tirent le signal d'alarme.
Aux Jardins Saint-Jacques de Perpignan, le maraîcher Jean-Michel Fenes ne cache pas son inquiétude. Pourtant ses serres tournent à plein régime, ses salades grossissent à vue d'oeil et les ouvriers agricoles sont dans l'effervescence de la récolte.
Et c'est le paradoxe : la saison est exceptionnellement propice au développement des salades. Résultat, ses batavias et autres feuilles de chêne en surproduction se vendent à bas prix. 30 centimes la pièce. C'est insuffisant pour faire vivre décemment un producteur. Il faudrait un prix minimum de 50 centimes par salade. On en est loin, et le coût des serres et de la main d'oeuvre, lui, ne baisse pas. Résultat, Jean-Michel Fenes déplore un manque à gagner de 300 000 euros pour son exploitation sur la seule production de salades.
Une crise sans précédent, explique le maraîcher qui regrette évidemment la politique d'achat à bas prix des grandes surfaces commerciales. Pour lui, la "défense des consommateurs", mise en avant par les grandes enseignes a ses limites. Celles de la survie des exploitations agricoles. Elles ne sont plus que 500 dans les Pyrénées-Orientales. Un chiffre en diminution constante depuis quelques années.