Un plongeur sétois d'une cinquantaine d'années est mort ce samedi après-midi dans le gouffre de Font-Estramar dans les Pyrénées-Orientales. Un second plongeur a été placé en caisson hyperbare à Perpignan. L'accident s'expliquerait par un défaut d'équipement.
L'accident s'est produit avant 13 heures ce samedi, alors que les deux hommes effectuaient une plongée sur le site de Font-Estramar, une résurgence très prisée des plongeurs près de Salses dans les Pyrénées-Orientales. Alertés par l'entourage qui s'inquiétait de ne pas voir remonter les 2 hommes, 9 pompiers-plongeurs sont intervenus. Ils ont trouvé les plongeurs dans une galerie à 35 mètres de profondeur. L'un n'a pu être réanimé après 45 minutes de soins acharnés, l'autre a été placé en caisson hyperbare à Perpignan. Selon les premiers éléments, les 2 hommes auraient plongé avec des bouteilles de plongée en mer, inadaptées pour la plongée spéléo. Cet accident qui intervient après une longue série sur ce site aussi mythique que dangereux relance la polémique. Trois plongeurs y sont morts depuis 1955.
Voir le reportage de France 3 Pays Catalan
Des accidents de plongée en série
Le 25 mai 2012, un plongeur expérimenté de Gruissan, Jean-Luc Armengaud, ne remonte pas d'une plongée en solitaire. Les pompiers retrouveront son corps sans vie à quelques mètres de la sortie. Quelques années plus tôt, en 2008, ce sont deux plongeurs tchèques qui se trouvent en difficulté dans le gouffre. L'un des deux convulse et son compagnon tente de le remonter. Il renoncera à 130 mètres de la surface. Plusieurs accidents de décompression plus bénins se sont produits ces dernières années.
Un gouffre reconnu dangereux depuis 1955
Le mystère sur la profondeur de Font Estramar attire les plus téméraires. D'autant plus que les plongées de Jacques Yves Cousteau et Haroun Tazieff dans ce gigantesque réservoir font la réputation du site et attirent de nombreux imprudents. Après un premier décès en 1955, d'un plongeur qui ne retrouve plus la sortie, l'accès est interdit au grand public, mais l’interdiction ne sera pas respectée. Situé en pleine nature et sur une parcelle privée, difficile de barrer la route aux touristes, même si ce type de plongée dans des boyaux et dans le noir total peut s' avérer délicate pour les débutants comme pour les plongeurs expérimentés.
Par ailleurs, depuis 1991, l’association ARFE (Association de Recherches de Font Estramar) a permis de nouvelles explorations en accordant quelques autorisations de plongées.
Voir le reportage sur le record du monde de plongée souterraine en 2015 dans la Font-Estramar