Pyrénées : une sixième portée d’ours en 2020

C’est un fait, la population des ours dans les Pyrénées augmente, peu, mais elle augmente. C’est d’ailleurs la première année que l’on a détecté six portées en un an. On dénombre actuellement 11 oursons sur les 55 ours sur l'ensemble des massifs pyrénéens.
 

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L’ours déchaine toutes les passions dans les Pyrénées. En avril 2020, Cachou, un mâle considéré agressif, avait été retrouvé mort en Catalogne espagnole, amenant son lot de questions et de doutes sur les causes de sa mort. En juin dernier, un ours avait été retrouvé gisant, tué par balles, sur la commune d’Ustou, en Ariège.

Après une série de décès, des naissances d’oursons

Ces décès avaient ravivé les tensions. Aujourd’hui, les défenseurs de l’Ours se réjouissent de cette sixième portée en 2020 qui amène le nombre d’oursons à onze. En août 2020, le nombre de portées était encore de cinq. La sixième portée vient de donner naissance à un nouvel ourson côté Pyrénées espagnoles.
Ces oursons sont basés dans la partie occidentale et centrale des Pyrénées en Val d’Aran, Ariège et Haute-Garonne. Il n’y a pas d’ourson dans les Pyrénées Orientales car on y dénombre uniquement des mâles actuellement.
 

Une population ursine en augmentation

En 2019, la population officielle d’ours dans la totalité des massifs pyrénéens s’élevait à 52 se répartissant comme suit : 23 femelles, 22 mâles et 7 indéterminés. 3 ours non détectés ont ensuite été retrouvés en 2020.
Sabine Matraire, coordinatrice ours à l’association Férus, nous indique que "l’ours Goiat, qui a récemment perdu son collier GPS, a beaucoup contribué à l’augmentation de la population ursine car il se déplace beaucoup. Les femelles, en revanche, ont tendance à rester proche de la mère sur un secteur plus restreint". Cela génère une difficulté accrue de reconnaissance des animaux. Cela engendre également des problèmes de concentration et donc de consanguinité.

De nombreux oursons sont nés de Hvala, originaire de Slovénie et lâchée en 2006 dans les Pyrénées. Pour information, Hvala veut dire merci en slovène.  La palme en terme de maternité revient à Caramel, née en 1997 et toujours vivante, et à sa mère Mellba, lâchée en 1996.

Des dispositifs de suivi des ours


La population ursine est suivie grâce à des caméras, posées, sur autorisation préalable, par le Réseau Ours Brun (ROB), membre de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), ou encore les associations de protection de la nature ou le Parc National des Pyrénées. Tous les dispositifs mis en place ont pour but de détecter les animaux, de recenser des indices révélant leur présence et leur nombre dans les massifs Pyrénéens.

Sur les 8 premiers mois de 2020, 871 indices ont été trouvés entre la vallée d’Aspe à l’ouest et l’Ariège à l’Est. C’est d’ailleurs principalement en Ariège que l’on dénombre ces traces. Les informations françaises sont croisées avec celles du versant espagnol. Tout ce qui permet d’identifier les ours de manière génétique ou au moyen d’empreintes des plantigrades, de recueil de poils ou déjections, est mis en commun.

Une population grandissante mais plus faible qu’ailleurs en Europe du Sud

Les trois endroits où il reste des ours en Europe du Sud sont les Asturies en Espagne (plus de 300 ours actuellement), le plateau de Medved en Slovénie et les Abbruzzes et la Province de Trentin en Italie.
Ces endroits étaient à l’époque des réserves de chasses de Mussolini, Franco et Tito, des territoires où il n’y avait pas de pastoralisme et donc pas de cohabitation comme c’est le cas dans les Pyrénées.

2019 a été une année « noire » dans les estives avec plus d’un millier de bêtes tuées, spécifiquement des bovins et des chevaux. 500 demandes d’indemnisation pour attaques d’ours ont été déposées. Cette augmentation du nombre de dossiers traités par la commission d’indemnisation des dommages ours confirme aussi un nombre croissant d'ours dans la chaîne Pyrénéenne.

Une espère décriée pour son comportement de prédateur

Pour les anti-ours, cette augmentation sensible de la population ursine est très problématique. Pour Philippe Lacube, Président de la Chambre d’Agriculture de l’Ariège, « c’est un drame qui se joue, pour les hommes comme pour les animaux. Quand c’est un cheval qui meurt, ça émeut plus que 50 brebis ». ll ajoute : « De quel droit l’Etat a permis de faire tant de mal à ces peuples de montagne ? »
 

L’Etat, c’est le pompier pyromane ! Il a mis le feu et cherche maintenant comment éteindre ce feu.

Philippe Lacube, Président de la Chambre d'Agriculture de l'Ariège

En janvier 2020, le président Emmanuel Macron s’était engagé à ne pas réintroduire d’ours dans les Pyrénées.  Les pro-ours demandent toutefois que les bêtes tuées par l’homme soit « remplacées » pour préserver la survie de l’espèce.


 
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