Pour protester contre la réforme des retraites et la remise en cause de leur statut, les policiers se mobilisent dans les différents commissariats d'Occitanie et sur l’autoroute A9, au péage du Boulou, ce mercredi 11 décembre 2019.
Ils ont choisi l'heure de l'allocution du Premier ministre au CESE sur la réforme des retraites pour se mobiliser. A midi, les policiers se sont rassemblés en civil devant les différents commissariats de France, ce mercredi 11 décembre 2019, à l'initiative de l'Unité SGP Police, Alliance et l'UNSA. A Montpellier, une petite centaine de policiers se sont réunis devant l'Hôtel de police. Après ce rassemblement de quelques minutes, en civil, ils ont repris leur poste.
Nous sommes très inquiets. On ne peut pas imaginer un policier, à 62 ans ou plus, travailler de nuit en police secours ou courir après des déliquants de 15 ans. La prise en compte de la pénibilité dans ce type de profession est primordiale, or ne ne sait absolument pas comment elle va être prise en compte. - Bruno Mengibar, secrétaire départemental Unité SGP Police de l'Hérault
Grève du zèle au péage du Boulou
Des contrôles renforcés dans les aéroports et sur toutes les frontières terrestres étaient prévus. Ils ont tenu promesse. Sur la grande barrière de péage du Boulou, les policiers continuent d'effectuer des contrôles très scrupuleux depuis 10h30 ce mardi, jusqu'à 13 heures, dans le sens entrant Espagne-France. Une grève du zèle à l'appel des syndicats qui genère quelques bouchons.
A Nîmes, des gyro "deux tours"
Un temps envisagé dans la rue, le recours aux gyrophares "deux tours" a eu lieu, notamment à Nîmes, comme vous pouvez le voir ci-dessous.Les raisons de la mobilisation
"L'administration a essayé de nous diviser en évoquant des postes différents et des tranches d'âge", déplore David Leyraud, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance Police. "On est vent debout contre tout projet qui remettrait en cause notre statut spécial", poursuit-il. La réforme des retraites en fait partie. "Le métier ne sera pas plus facile dans 5, 10, 15 ans. Il sera tout aussi difficile voire plus difficile, notamment à cause de la hausse de la délinquance et du terrorisme."Yann Bastière, de l'Unité SGP Police FO, le martèle : il ne veut pas parler de statut "spécial", mais plutôt de statut "particulier". Il demande "la reconnaissance du statut de travailleur de nuit" et celui "des officiers de police judiciaire".
Ils n'interviendront ce mercredi que sur les missions d'urgence et sur des appels du 17.
L'unité SGP Police Occitanie pas rassurée par le discours d'Edouard Philippe : "
L'unité SGP Police Occitanie, représentée par Didier Martinez, a envoyé un communiqué ce mercredi 11 décembre, trois heures après les annonces d'Edouard Philippe à propos de la réforme des retraites :"Les récentes déclarations tant du Premier Ministre que du Ministre de l'Intérieur n'ont en rien rassuré les policiers. En effet, dans un contexte de malaise inédit de la profession, malmenée depuis de nombreux mois par un emploi intensif, des outrages, agressions, menaces, et comptant un nombre record de blessés en service, c'est toute la corporation qui se trouve à présent sous le coup d'une réforme des retraites qui ne reconnait pas leur statut spécial ni la spécificité de leur métier aussi dangereux que difficile.
TOUS les policiers sont concernés par la haine anti-flics, les menaces et offensives menées à l'encontre des forces de l'ordre. TOUS sont impactés par l'insupportable vague de suicides, démonstrative de la grave crise qui traverse la Police nationale. TOUS exigent l'équité de traitement entre la Police et la Gendarmerie avec la préservation de leurs acquis.
Le métier de Policiers est une profession atypique, extrêmement difficile et contraignante, et les derniers remparts de la République, qui la portent à bout de bras dans les pires moments, méritent toute la reconnaissance qui leur revient.
Ainsi, UNITE SGP POLICE, Syndicat majoritaire de la police nationale, poursuit les actions menées par l'intersyndicale, maintient l'appel à un service minimum dans les services, mobilise les effectifs à exprimer leur colère et leur détermination et s'oppose à l'Administration en ne participant plus aux réunions ni ne siégeant aux instances paritaires."