Le commandant de la gendarmerie de Régina, haut lieu de l'orpaillage illégal en Guyane, mis en examen pour "corruption passive, complicité d'orpaillage illicite", a été libéré et placé sous contrôle judiciaire.
Le gendarme héraultais, Patrick Melara, avait été placé en détention depuis le 28 octobre, jour de sa mise en examen entre autres pour "complicité d'orpaillage illégal, corruption passive, aide au séjour d'étranger en situation irrégulière".
Fin octobre, il avait été accusé par un couple de Brésiliens d'avoir monnayé des passages de pirogue de logistique à destination des sites aurifères illégaux.
Le major nie les faits. Il a déclaré au cours de l'enquête avoir laissé passé des pirogues de l'homme de ce couple, qu'il présente comme son indic, uniquement contre des "renseignements".
La hiérarchie du gendarme a réfuté être au courant de cet arrangement, a rappelé mardi le président de la Cour.
Devant la Chambre, Me Jérôme Gay, l'avocat du gendarme, a cité le témoignage d'un officier de la gendarmerie soulignant un major "très engagé" dans la lutte contre l'orpaillage clandestin mais aussi le témoignage d'un autre gendarme "colportant la rumeur". La mise en cause du major profite aujourd'hui "au milieu brésilien de l'orpaillage clandestin", a plaidé l'avocat.
Le parquet général avait demandé le maintien en détention de Patrick Melara, retraité de la gendarmerie depuis le 5 novembre.
"Il est intègre, il a donné sa vie à la gendarmerie." a indiqué à l'AFP son épouse après l'annonce de sa remise en liberté. "C'est le début de la fin d'un cauchemar", a déclaré son avocat qui veut demander l'annulation de la mise en examen de M. Melara "pour commencer à restaurer son honneur".