Rugby : le bouclier de Brennus sera remis en août ! 

Le groupe de réflexion créé spécialement par la Ligue Nationale de Rugby (LNR) pour faire face au confinement vient de présenter un nouveau plan de reprise. Pour la première fois dans la longue histoire du rugby français, les vainqueurs du Top 14 et de ProD2 seront sacrés au coeur de l’été !

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En fonction de l’évolution de la crise sanitaire et des besoins de préparation athlétique des joueurs, le groupe de réflexion propose aux trente présidents des clubs professionnels du rugby français d'organiser les phases finales au mieux dès la fin du mois de juin pour une issue début juillet ou beaucoup plus sûrement au mois d’août.

Ce scénario qui concerne le Top 14 et la Pro D2 devrait être conçu sur ces bases : les deux premiers de l’actuel classement ( Bordeaux et Lyon en Top 14 et Colomiers et Perpignan en ProD2) recevraient en demi-finale, à domicile, les vainqueurs des matches des quarts de finale.

Le nombre d'équipes pouvant prétendre à l'accès aux quarts de finale dépendra du nombre de dates disponibles : équipes classées entre la 3ème et la 6ème place si le temps est réduit ou équipes classées entre la 3ème et la 8ème place si des matches de barrage peuvent être organisés.

Les phases finales - prévues sur 3 week-end - se conclueraient par la rituelle finale au Stade de France. 
 

Pour ne pas perdre 15 millions d'euros


Alors que de nombreux clubs sont aujourd’hui dans l’oeil du cyclone, la raison principale de cette annonce est à chercher du côté financier. Diffuseur du Top 14, Canal + refuse de verser le dernier quart des droits de diffusion TV en l’absence d’une fin de saison 2019/2020. Une enveloppe avoisinant les 15 millions d’euros à la clé.

Reste que l'organisation de ces matchs à forts enjeux pose de nombreuses questions dont deux cruciales :
  • Les effectifs des équipes finalistes seront-ils ceux de la saison…prochaine (!) ou ceux de la saison prématurément terminée ? 
  • Les phases finales seront-elles suivies, dans la foulée, du coup d’envoi du championnat suivant ?


Points de bonus et huis-clos


En ce qui concerne la Pro D2, ces phases finales perdront forcément de leur attrait et de leur équité sportive. En effet, aucune montée en Top 14 ne devrait être accordée par la Ligue Nationale de Rugby, décision vécue comme une injustice à Colomiers (Haute Garonne) et Perpignan (Pyrénées-Orientales) : voir ci-dessous la réaction de Patrick Arlettaz, entraîneur de Perpignan.

Les dirigeants de la LNR envisagent toutefois d’accorder aux finalistes un système de bonus très symbolique. Le champion de Pro D2 pourrait démarrer la saison 2020/2021 avec quatre points de bonus et le finaliste avec deux points. Une bien maigre récompense.

Pour le reste, impossible à l’heure actuelle de déterminer si ces matches se joueront avec ou sans public. Des finales à huis-clos... Ce serait là aussi une grande première pour le rugby français !

 
"Une vraie injustice pour les clubs de ProD2"
Joint par Marc Tamon, Patrick Arlettaz, l'entraîneur principal de l’USAP (Union Sportive Arlequins-Perpignan), n'a pas caché sa déception :
 
  • "Tout d’abord, notre objectif était la montée et nous sommes donc les grands perdants. C’est très dur pour les joueurs qui avaient fait beaucoup d’efforts en ce sens. Avec Colomiers, nous avions respectivement 10 et 9 points d’avance en tête du classement avec plus des 3/4 du championnat joué ! "
     
  • "La Ligue a accepté qu’il n’y ait pas de descente - ce qui paraît logique - mais refuse les montées. C’est une vraie injustice pour les clubs de ProD2.  On pouvait imaginer un Top 15 ou Top 16 mais on nous a dit que cela faisait trop de matches…et aujourd’hui cela devient possible de trouver 3 week-end de compétition au mois d’août !"
     
  • "Maintenant, si la décision de ces phases finales en plein été est validée, ces matches nous les jouerons. Le côté inédit ne me dérange pas même si la préparation sera compliquée."
     
  • "Les leviers de motivation, nous les trouverons : jouer une demi à Aimé Giral, ne pas galvauder la saison qui suit, essayer de montrer que l’on était dignes de monter mais il reste un goût amer... une décision difficile à accepter ! "
     
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