La déclaration du Premier ministre, mardi, a douché les derniers espoirs de ceux qui espéraient revoir du rugby cet été: tous "les événements qui regroupent plus de 5.000 participants" ne "pourront se tenir avant le mois de septembre", a ainsi indiqué Edouard Philippe. Résultat: le scénario d'une reprise fin août avec l'organisation de phases finales, un temps évoqué par la Ligue nationale de rugby, est dépassé.
La Ligue a donc discuté avec les présidents des clubs professionnels pour valider l'hypothèse redoutée depuis le début du confinement: la saison blanche. C'est en effet la tendance qui domine parmi les acteurs du rugby français. Plutôt que de jouer des phases finales à huis clos, au terme d'une saison tronquée, avec des effectifs chamboulés, Ligue et clubs penchent clairement vers une annulation de la saison actuelle. La principale interrogation réside autour de l'attribution du titre de champion. L'Union Bordeaux-Bègles, large leader avec huit points d'avance sur son dauphin Lyon, laisse entendre qu'elle n'accepterait pas un titre au rabais. Le Bouclier de Brennus remporté par le Stade Toulousain en 2019, pourrait donc rester dans la ville rose une année de plus.
Ni montée, ni descente
Si la fin de saison est actée, les clubs devraient également avaliser l'absence de mouvement entre le Top 14 et la Pro D2 (montées/descentes). Cette décision devra être validée par le comité directeur de la LNR, organisé à une date ultérieure. La non montéee serait un coup très dur pour les clubs de Perpignan et Colomiers qui étaient bien partis pour accéder au Top 14. Et en Fédérale 1, pour le SC Albi qui lui rêvait d'un retour en Pro D2.Des garanties financières ?
Une fois sifflée la fin de la saison, l'exercice 2020-2021 s'annonce déjà compliqué. "Si on décide de s'engager dans la nouvelle saison, il faut qu'on puisse le faire avec un certain nombre de garanties, notamment sur la tenue des matches et l'économie", selon Thomas Lombard, directeur général du Stade français. "Les clubs vont être en survie pendant les quatre prochains mois: on n'a pas eu de rentrées financières depuis le mois de mars. Il y a certes des mesures d'aides du gouvernement mais on a quand même des charges qui tombent, à commencer par les salaires des joueurs, du personnel administratif...", a ajouté l'ancien international.Même son de cloche du côté de Montpellier. "Je n'ai pas de parti pris mais tout porte à croire qu'on va partir sur une nouvelle saison", a estimé l'entraîneur du MHR Xavier Garbajosa. Ce dernier envisage une équation très compliquée: "Entre les matches de l'équipe de France à rattraper, les phases finales de Coupe d'Europe, les tournées d'été qui n'auraient pas lieu... ça va faire pas mal de matches à caser!"COMMUNIQUÉ DES CLAPAS’CISTES pic.twitter.com/CamWyfdC11
— Clapas'Cistes (@ClapasCistes) April 28, 2020