Stations ouvertes, remontées fermées : "un enterrement de première classe" pour les professionnels des Pyrénées

Lors de sa conférence de presse, le Premier ministre a confirmé la fermeture des remontées mécaniques pour les vacances de Noël. "C'est un enterrement de première classe" pour les professionnels du secteur. Réactions.

"L'ensemble de la profession se réveille complètement groggy", affirme Anne Marty , directrice générale adjointe d'Altiservice et vice-présidente des domaines skiables de France.

C'est un enterrement de première classe. C'est totalement aberrant, les gens auraient le droit de se rendre en station mais pas celui de pratiquer le ski ? Si les gens font du ski de randonnée et qu'ils se blessent, il n'y aura personne pour les secourir ?

Anne Marty, directrice générale adjointe Altiservice et vice-présidente DSF

Après l'annonce d'Emmanuel Macron mardi soir, Jean Castex a confirmé lors d'une conférence de presse, la fermeture des domaines skiables pour les prochaines vacances de Noël. Et ce quelque soit l'évolution des chiffres de l'épidémie de Covid-19. 

"S’agissant des sports d’hiver, nous avons estimé que la circulation épidémique mais aussi la situation dans les hôpitaux, notamment en région Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, ne nous permettent pas d’envisager une ouverture pour la période de Noël. (…) Quel que soit l’importance des efforts que sont prêts à consentir les gestionnaires et responsables de ces stations, il ne serait pas prudent de laisser se rassembler des flux très importants de population avec des activités susceptibles de solliciter par ailleurs les services hospitaliers". Jean Castex, Premier ministre.


Toute une économie à l'arrêt

Les vacances de Noël sont un enjeu économique important pour les stations de ski mais aussi l'ensemble des territoires qui vivent grâce aux sports d'hiver. Cela represente 25 à 30% de leur chiffre d'affaires."C'est toute une économie à l'arrêt, les charges vont être supérieures aux bénéfices, les territoires ne se relèveront pas de cette situation", insiste Anne Marty.

C'est vraiment un coup dur pour notre secteur d'activité et nos territoires.

Anne Marty, directrice générale adjointe Altiservice et vice-présidente DSF

Les larmes aux yeux

"J'en ai les larmes aux yeux, on est franchement dépité", déplore Anne Delignac, directrice de la régie des remontées mécaniques de Val Louron.

On ne comprend pas, on est désabusé. On avait déjà beaucoup travaillé cet été pour mettre en place le protocole sanitaire et recevoir correctement nos touristes. Tout est en place pour cet hiver.

Anne Delignac, directrice de la régie des remontées mécaniques Val Louron.

"Lundi on nous dit que l'on va attendre une dizaine de jours pour voir si la situation dans les hôpitaux va s'améliorer et deux jours après on ferme tout, c'est complètement incohérent et incompréhensible. Mais on va continuer à se battre", résume Anne Delignac.

Une pétition pour les soutenir

Elus locaux, parlementaires, syndicats et entreprises ainsi que des Présidents de départements et Présidents de région comme Carole Delga ont signé une tribune collective et la pétition en ligne pour soutenir les stations de ski. "Dans une station de ski, il y a les mêmes risques que dans n’importe quelle ville. 70% de la clientèle réside dans des appartements individuels et il serait incompréhensible d’ouvrir au public des lieux fermés (théâtres, cinémas, musées…) alors qu’on interdirait les activités de plein air".
 
Les professionnels du secteur ne vont pas s'arrêter là et se mobilisent pour tenter de faire évoluer la position du gouvernement.
C'est un enjeu économique et social majeur qui représente plus de 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel.
2 milliards d’euros d’exportations, 400 millions d’euros d’investissements ; une activité qui fait vivre un tissu d’entreprises locales et qui emploie plus de 120 000 personnes dans des territoires dont l’économie locale repose souvent pour l’essentiel sur ce secteur.

 
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