Une étude menée sur des constructions dans la grotte de Bruniquel reculent de manière spectaculaire la fréquentation des grottes et l'utilisation du feu par les premiers hominidés, l'homme de Néandertal.
Le village de Bruniquel et sa grotte, au coeur du Tarn-et-Garonne, se retrouvent au centre d'une découverte scientifique majeure qui remet en cause les connaissances que l'on avait jusqu'alors sur le comportement des premiers hominidés et de leur fréquentation des grottes.
Une équipe franco-belge, menée par Jacques Jaubert de l'université de Bordeaux, Dominique Genty du CNRS et Sophie Verheyden de l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique a fait un travail de datation de constructions humaines dans la grotte qui recule de manière spectaculaire la fréquentation des grottes par les premiers hommes.
A 336 mètres de l'entrée, des constructions en stalagmites aménagées par l'homme de Néandertal ont ainsi été datées d'environ 176 500 ans. Il s'agit d'une structure ovale de 6 mètres de long et deux plus petites qui ont été aménagées avec près de 400 morceaux de stalagmites brisées et rangées. Jusqu'alors, la plus ancienne preuve formelle de la présence des hommes dans les grottes datait de 38 000 ans. Il s'agissait de la grotte Chauvet. Les constructions de Bruniquel se placent ainsi parmi les plus anciennes de l'histoire de l'humanité.
Des traces de feu à proximité révèlent aussi que les premiers Néandertaliens savaient utiliser le feu, pas seulement pour faire des foyers mais aussi de manière à circuler dans un espace, loin de la lumière du jour, bien avant l'Homo Sapiens.
La grotte de Bruniquel a été découverte en 1990 par la Société spéléo-archéologique de Caussade. L'aménagement en stalagmites unique au monde sous terre avait été daté en 1995 au carbonne 14 grâce à un os à 47.600 ans, limite théorique de la datation radiocarbone. Or la technologie ayant évolué c'est grâce à la datation à l'uranium/thorium, qui peut remonter jusqu'à 500.000 ans, que les scientifiques sont arrivés à la date moyenne de 176 500 ans.
Le site, auquel on accède par un maigre boyau, n'est pas ouvert au public.
Les explications en vidéo de Tangy Kermarrec :