Les sites Rio Tinto Alcan de Castelsarrasin et de Saint-Jean-de-Maurienne rachetés par l'allemand Trimet

Les sites Rio Tinto Alcan de Castelsarrasin et de Saint-Jean-de-Maurienne passent dans le giron du producteur d'aluminium allemand Trimet, selon un accord conclu ce samedi après quatre mois de négociations qui associe également EDF et va permettre de sauver 510 emplois.

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Les sites Rio Tinto Alcan (RTA) de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) et de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) vont passer dans le giron du producteur d'aluminium allemand Trimet, selon un accord conclu ce samedi après quatre mois de négociations qui associe également EDF et va permettre de sauver 510 emplois.

Soulagement et craintes mêlées dans le Tarn-et-Garonne


Le préavis de lundi a été levé. la prochaine échéance pour les salariés de Castelsarrasin est le CCe de jeudi au siège de l'entreprise. 

Selon Lydie Brousse, déléguée du site tarn-et-garonnais de Rio Tinto : 

"C'est une bonne nouvelle sur le fond. On n'en pouvait plus de ne pas savoir, c'est pour ça qu'on avait déposé un préavis de grève pour lundi. Maintenant, on appréhende les intentions de Trimet quant à la pérénité de notre site. Notre peur, c'est qu'ils aient racheté les deux sites comme un package et qu'ils ferment Castelsarrasin.
Nous fabriquons des bobines de fil en aluminium avec des alliages que nous sommes les seuls à savoir réaliser. Mais c'est un marché de niche, pas très rentable, une seule ligne de production et pas de fabrication de la matière première contrairement à saint-Jean de Maurienne. Dans un grand groupe comme Rio Tinto, ça peut ne pas déranger, dans un groupe plus petit comme Trimet, oui."

Des négociations au plus haut niveau


L'accord prévoit que Trimet, groupe familial allemand qui emploie 1.900 personnes, détiendra 60% du capital de la nouvelle société, EDF 35% et le FSI (Fonds stratégique d'investissement) 5%, a indiqué Véronique Roche, secrétaire du comité d'entreprise européen de Rio Tinto et déléguée CFE-CGC.

Trimet négociait depuis mars avec RTA et le gouvernement la reprise des deux sites de Saint-Jean-de-Maurienne et Castelsarrasin. L'usine d'aluminium savoyarde, fondée en 1907, emploie 470 personnes et représente quelque 2.000 emplois indirects. Celle de Castelsarrasin compte une quarantaine de salariés.

Tout au long des négociations, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg avait émis son souhait de voir naître un "Péchiney franco-allemand" avec la reprise des deux usines par Trimet. Il s'était même rendu en Allemagne à la mi-mai pour juger sur pièces les capacités du repreneur potentiel.

Trimet acquiert ses premières usines hors d'Allemange


Trimet, société fondée en 1987, a bâti son succès sur le recyclage de l'aluminium. Son patron, M. Schlüter, a commencé sa carrière en travaillant pour un distributeur allemand de Péchiney, l'ex-fleuron de l'aluminium français, propriétaire des deux sites avant leur rachat par le groupe canadien Alcan en 2003 et son absorption par Rio Tinto en 2007.

La reprise de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin constituerait ses premières acquisitions d'usines de production à l'étranger et lui permettrait de compléter sa gamme avec le fil aluminium produit sur les sites français. Trimet a réalisé un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros sur l'exercice 2011-12. Il produit 500.000 tonnes d'aluminium par année et augmenterait ses capacités de 100.000 tonnes en reprenant le site de Saint-Jean-de-Maurienne.


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