L'inspection du travail du Tarn-et-Garonne reprochait à la direction de la clinique d'avoir fait appel à des travailleurs en contrat à durée déterminée pour remplacer les grévistes pendant le mouvement social de 2015. Le tribunal correctionnel de Montauban l'a déboutée.
"Le mépris de la direction laissera des traces" avait déclaré Christophe Couderc, délégué syndical CGT, à l'issue du long conflit social à la clinique du Pont de Chaume de Montauban. Et trois ans plus tard, c'est devant le tribunal correctionnel de Montauban que s'est joué le deuxième acte de cette grève de 51 jours. Mais au grand dam des représentants syndicaux des salariés, la justice a débouté l'inspection du travail qui poursuivait la direction de la clinique et a donné raison à cette dernière. Pour le tribunal, l'emploi de salariés à durée déterminée pour remplacer le personnel gréviste n'était pas illégal.
Des représentants syndicaux abasourdis à l'annonce du délibéré
A l'annonce du délibéré du tribunal ce vendredi matin, les représentants des salariés étaient abasourdis. Il faut dire que lors de l'audience, début octobre, le parquet avait pourtant relevé 8 infractions et requis 30 000 euros d'amende contre la direction. "C'est incompréhensible, c'est honteux", a déclaré Christophe Couderc, "l'inspection du travail a établi des procès-verbaux sur des infractions constatées et on est débouté. Ils ne sont pas condamnés, c'est incompréhensible pour nous, ça remet en cause le droit de grève".Un très long conflit
Ce conflit social avait commencé le 22 octobre 2015, à l'appel de la CGT . Un mouvement de grève reconductible pour dénoncer une non-revalorisation des salaires depuis plus de 5 ans et la dégradation des conditions de travail. Malgré la désignation d'un médiateur par le préfet, le conflit s'était ensuite enlisé pendant plusieurs semaines avant qu'un protocole d'accord ne soit signé entre syndicats et direction le 11 décembre 2015.Voir ici le reportage de Sylvain Duchampt et Eric Coorevits :