Atteinte à la laïcité : "l'Abaya, c'est mon style. Rien de plus" se défend la lycéenne de Montauban

Une enseignante du Lycée Antoine Bourdelle de Montauban (Tarn-et-Garonne) est placée sous protection policière à la suite d' une remarque faite à une élève portant un Abaya. La lycéenne a diffusé une vidéo pour dénoncer les propos de son enseignante et affirme que sa tenue n'est pas religieuse.

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Une robe longue couvrant l’ensemble du corps à l’exception du visage, des pieds et des mains, de couleur rose. C'est ce vêtement traditionnel du Moyen-Orient, appelé Abaya qui est au cœur de la polémique du Lycée Antoine Bourdelle de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne. 

"Elle va voir ce qu'Allah va lui faire"

Aminat, 17 ans, porte cette tenue lors de son cours d'espagnol, quand sa professeur lui fait une remarque : "Elle me dit que nous étions moches dans cette tenue, l'Abaya. Elle m'a dit que c'était une tenue islamiste. Pour moi, c'était une tenue comme les autres, que je mettais, car c'était mon style. Rien de plus. Pas parce que je revendiquais ma religion.

À la sortie du cours Aminat et sa professeure s'expliquent. L'adolescente filme son enseignante à son insu. Dix jours après l'altercation, elle n'obtient pas les excuses souhaitées et publie l'enregistrement sur TikTok. Aminat ajoute "Elle va voir ce qu'Allah va lui faire".

"Ce n'est pas du tout une menace. Je parlais du fait qu'elle soit sanctionnée de manière judiciaire. Le jour où je l'ai posté, j'ai bien précisé que ce n'était pas pour attiser la haine. C'était vraiment pour voir ce que l'on pouvait endurer et j'espérais vraiment avoir de l'aide."

Le refus d'enlever l'Abaya, signe de religiosité ?

Si au début de l'année scolaire, 20 élèves portaient l'Abaya au Lycée de Bourdelle, Aminat est la dernière à avoir refusé de l'enlever. La preuve pour le Rectorat de l'aspect religieux donné au port de ce vêtement.

"Je peux vous assurer que lors des entretiens avec l'élève ou avec ses parents, on peut identifier le sens donné à l'Abaya. En l'occurrence, cette jeune fille a refusé de l'enlever, alors que d'autres ne le portent pas systématiquement. C'est donc pour cela que nous avons mis en place une procédure pour mettre fin à cette provocation" affirme Mostafa Fourar, Recteur de l’Académie de Toulouse.

Dans un communiqué diffusé dimanche 13 novembre 2022, le syndicat SNES-FSU souligne avoir alerté le Rectorat de cette affaire avant les vacances d'octobre et "réaffirme la nécessité de renforcer les moyens éducatifs, et demande au gouvernement de renouer avec un investissement dans le Second degré qui permette aux équipes éducatives de mener à bien efficacement - partout et dans la durée - la difficile et essentielle mission qui leur est confiée" face à ce type de situations.

La professeure d'espagnol et le Lycée Bourdelle de Montauban sont placés sous protection policière. En octobre, 720 signalements pour atteinte à la laïcité ont été signalés dans les établissements scolaires en France. Un chiffre qui a plus que doublé en un mois.

Article avec Frédéric Fernandes

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