Coronavirus : grâce au confinement, il vend sa production de farine du Tarn-et-Garonne comme des petits pains

C’est une conséquence surprise du confinement en France : la pénurie de farine dans les rayons des supermarchés. Un cauchemar pour les boulangers amateurs mais une aubaine pour un petit producteur du Tarn-et-Garonne. Témoignage.

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"Je suis submergé de commandes !". Au bout du fil, Julien Depetris n’en revient presque pas. Depuis un mois, ce minotier du Tarn-et-Garonne travaille 7 jours sur 7, tellement la demande en farine est forte.

"Je fournis une vingtaine de magasins, de l’épicerie fine à la grande surface, partout en Occitanie. J’approvisionne même, depuis quelques jours, Bordeaux et les Landes." Les clients se bousculent. Pour ne pas les mettre dans le pétrin, Julien Depetris prend un maximum de commandes. Mais les délais s’allongent. Il faut désormais patienter 15 jours avant d’être livré.
 

Un début de pénurie

Sa production a explosé. Elle est passée d’environ 2 000 sacs annuels à 3 500 par semaine ! "Vus les besoins, nous pourrions faire plus mais je ne suis pas équipé pour cela." Avec le confinement, les rayons de farine des grands surfaces ont été vidés.
 

Depuis plusieurs années, pour des raisons économiques, la grande distribution a privilégié l’importation. Avec la fermeture des frontières, l’offre a diminué alors que les Français n’en n’ont jamais autant réclamé. "Afin de limiter leurs déplacements mais aussi pour s’occuper, beaucoup de ménages ont décidé de réaliser eux-même leur pain", explique Julien Depetris. "Pour répondre au besoin de ce marché, les magasins n’ont pas eu d’autres choix que de se tourner vers la production locale". Ce qui n'empêche pas, les consommateurs de continuer à rechercher le précieux produit même sur les réseaux sociaux.
 

Agriculteur et meunier

Une aubaine qu’a su saisir le Tarn-et-Garonnais car même s’il produit de la farine depuis 2016, au sein de l’EARL de Saint-Porquier, Julien Depetris est avant tout agriculteur. Installé sur la commune de Cordes-Tolosannes, ce producteur sème et récolte du blé, du soja, du maïs ou encore du tournesol. C’est d’ailleurs avec une pointe de fierté qu’il avoue : "Tout le blé que je transforme pour la farine est mon blé."
 Au départ, sa production est destinée aux professionnels : boulangeries, pizzéria et grandes ou moyennes surfaces afin qu’elles cuisent leur propre pain. Désormais, ses sachets de farine sont vendus directement dans les rayons de la grande distribution aux particuliers : des sachets de 1, 5 et même 25 kilos !
 

Consommer local

Pourtant au début du confinement, le meunier pensait "subir une baisse de ses ventes." Aujourd’hui, aidé de ses seuls parents et de sa femme, son chiffre d’affaire a atteint ces quinze derniers jours 16 000 euros, là où il dépassait difficilement la barre des 10 000 euros dans les bons mois…

"C’est dommage que l’on doive attendre une crise sanitaire comme celle-ci pour arriver à vendre nos produits", déplore-t-il. "Actuellement les consommateurs n’ont presque plus d’autres choix que de prendre du 100 % local. J’espère qu’ils continueront après le confinement."
 
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