Covid-19 : un cluster à la maison d'arrêt de Montauban, l'inquiétude des familles de détenus

20 détenus de la maison d'arrêt de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, sont positifs au covid-19. L'information vient d'être confirmée par la Direction de l'établissement aux syndicats de surveillants. Des familles de détenus dénoncent des conditions sanitaires inappropriées.

Un cluster constitué d'une vingtaine de détenus, touche actuellement la maison d'arrêt de Montauban dans le Tarn-et-Garonne. 30 autres détenus sont considérés comme cas contact.

Un surveillant est également concerné, un autre est cas contact.

Les détenus infectés auraient été placés à l'isolement sanitaire, dans le quartier de semi-liberté, à raison de deux par cellule. 

La maison d'arrêt pour hommes de Montauban, compte 97 cellules pour une capacité de 144 places portée à 200 places depuis la fermeture de la prison de Cahors, dans le Lot. 192 détenus seraient actuellement incarcérés. 

Dans le quartier dit de semi-liberté pour hommes, six cellules accueillent normalement six détenus.

Un courrier alarmant 

Dans un courrier, la famille d'un détenu dénonce des conditions sanitaires inappropriées. C'est précisémment la grande soeur d'un détenu qui parle d'un protocole non respecté. Elle signe son courrier de ces mots "Une soeur inquiète pour son petit frère". Pour elle, la situation risque de dégénérer mais nous n'avons pas pu vérifier ses dires.

Les cas contact sont mélangés avec les cas positifs . Du personnel positif toujours en poste, on prend de nouvelles personne aux cuisine etc... sans tester!!! Les cuisines ne sont pas désinfectés comme le voudrais le protocole Ont envoi les auxis dans les cellules contaminées sans aucune protections !!! Les masques sont lavés par des cas contacts les gamelles sont amener par une personne positif

La grande soeur d'un détenu


"On peut parler d'une explosion de cas"

Joint par téléphone, Laurent Maffre, secrétaire régional du syndicat de surveillants Ufap-Unsa, parle d'une "explosion de cas". Vendredi dernier, on comptait 14 détenus testés positif. Trois jours après, 20 détenus sont concernés.

Nous sommes à flux tendu. Nos prisons sont toutes pleines à craquer. Sans locaux disponibles, nous ne pouvons pas isoler les malades.

Laurent Maffre, syndicat de surveillants Ufap-Unsa


D'après ce syndicat la situation est particulièrement critique à Montauban, mais également à la maison d'arrêt de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées.

Une mise en danger qui dure

Limiter la propagation du virus dans un contexte de surpopulation carcérale, un défi difficile à relever. Déjà en octobre dernier, Laurent Maffre évoquait un système pénitentiaire à bout de souffle dans la région de Toulouse et notamment à la maison d'arrêt de Montauban.

Par manque de place dans les cellules, il serait impossible d'y appliquer le protocole sanitaire prévu pour les nouveaux détenus.

On se met en danger et on met en danger la population pénale. La situation devient potentiellement explosive

Laurent Maffre, syndicat de surveillants Ufap-Unsa

Plusieurs surveillants présenteraient actuellement des symptômes, ils sont en attente des résultats de leur test.

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