La gauche tient sa revanche. Ce jeudi matin, Michel Weill a été élu à la présidence de l’assemblée départementale du Tarn-et-Garonne. 4 candidats étaient en lice. C’est un succès pour le PS et un demi-succès pour Jean-Michel Baylet, qui avait décidé hier de se retirer de la course à la présidence.
C’est donc Michel Weill, soutenu par Jean-Michel Baylet (PRG et ancien président du Conseil départemental du Tarn-et-Garonne durant 30 ans) qui présidera aux destinées du Tarn-et-Garonne.
Ce jeudi matin, à Montauban, il a été élu avec 16 voix, devant Jean-Philippe Bésiers (maire de Castelsarrasin) 6 voix, Mathieu Albugues (élu sur le canton du Pays de Serres Sud-Quercy) 4 voix et Ghislain Descazeaux (vainqueur dans le canton 1 de Montauban) 2 voix.
Agé de 74 ans, Michel Weill est maire de Montbeton dans le Tarn-et-Garonne depuis 2008. Ce chef d'entreprise à la retraite, membre du PRG, est aussi vice-président de la Communauté d'Agglomération du Grand Montauban et conseiller départemental du canton de Montech depuis 2015.
La gauche prend ainsi sa revanche dans le Tarn-et-Garonne. Et pour Jean-Michel Baylet, la pilule est un peu moins amer, lui qui a finalement renoncé à se présenter à cette élection mercredi soir. Officiellement pour se consacrer à son canton et à sa charge de maire, mais sans doute aussi pour raisons personnelles. L'homme fort du Tarn-et-Garonne - qui a dirigé le département de 1985 à 2015 - rêvait pourtant de reconquérir "son" département. Mais il a été rattrapé par ses soucis judiciaires.
Pressions tout azimuts sur Jean-Michel Baylet
Des accusations de viols sur mineur de 15 ans et de pédophilie à l'encontre de Jean-Michel Baylet portées depuis 2020 par Nathalie Collin, fille d'un ami et ancien sénateur PRG qui avait 12 ans à l'époque des faits supposés.
Sur sa dénonciation, le parquet de Paris a ouvert le 9 juin 2020 une enquête pour "viols et "agressions sexuelles" sur mineur de moins de 15 ans. L'ex-président du Parti des radicaux de gauche (PRG) a été entendu en audition libre, fin février 2021, par les policiers parisiens de la brigade de protection des mineurs. Le PDG du groupe La Dépêche du Midi a "formellement contesté ces allégations mensongères" selon son avocat.
La fin de l'ère "Astruc"
Ce jeudi matin, à Montauban, à l'occasion de l'élection du président du Conseil départemental du Tarn-et-Garonne, des associations féministes avaient prévu de manifester. Cette manifestation n'a finalement pas eu lieu, après le retrait hier de Jean-Michel Baylet de la course à la présidence. Selon nos informations, il y aurait même eu des pressions sur des élus socialistes de la probable majorité de gauche sortie des urnes dimanche afin qu'ils ne votent pas pour lui...
Avec l'élection de Michel Weill, la page Christian Astruc se tourne donc. Il était à la tête du département depuis 6 ans et a préféré jeter l’éponge, à l’issue du second tour de ces élections départementales 2021. Ancien proche de Jean-Michel Baylet, il avait été élu en 2015 avec les voix de la droite. Une véritable "trahison" aux yeux de Baylet qui s'était promis de prendre sa revanche. C'est râté, même si c'est bien la gauche qui reprend le département.
Dimanche soir, les résultats étaient serrés dans le Tarn-et-Garonne. La gauche a remporté 16 sièges sur 30, le centre et la droite 12 et l'extrême-droite 2. Le Rassemblement national compte deux élus, une première dans ce département, fief historique du PRG.