Une centaine de lettres de deux poilus originaires du Tarn-et-Garonne ont été remises officiellement ce 18 février à la famille. Les petits-fils de Léon et Germain Coulonges ont pu découvrir ce jeudi cette correspondance trouvée dans un meuble dans une brocante.
C’est un amateur d’antiquité qui a découvert ces lettres dans un meuble acheté dans une brocante dans les Landes. Après avoir les avoir triées, il les a envoyées à l’office national des anciens combattants et des victimes de guerre dans le Tarn-et-Garonne.
Au total, une centaine de lettres de deux frères, mobilisés lors de la première guerre mondiale. Léon, l’aîné, était parti en 1915, son frère, Germain, avait été appelé en 1917. L’un était infirmier et l’autre était dans l’artillerie. Tous deux écrivaient régulièrement à leurs parents dont la maison familiale se trouvait route de Falguières à Montauban.
Cette correspondance a été remise ce jeudi 18 février à leurs petits-fils. Un moment émouvant pour cette famille qui découvre, plus de 100 ans après, la vie de leurs grands-pères dans les tranchées.
"Je devais avoir douze ou treize ans quand mon grand-père est décédé", dit Yves Garrigue, "et c’était plutôt un taiseux. Les images que j’ai de lui c’est à table ; il adorait la gastronomie. D’ailleurs, il est mort à la fin d’un repas ; au dessert, il a fait un arrêt cardiaque".
Là, avec ces lettres, on se sent presque à côté ; j'ai l’impression de discuter avec lui. C’est comme un contact physique avec de la famille que je n’ai plus.
Ce qui touche aussi avec cette correspondance explique le petit fils du poilu, c’est qu’ils ne parlaient pas de leurs malheurs. Les soldats faisaient attention pour ne pas que leurs proches s’imaginent que dans les tranchées, c’était l’enfer.
"Les bôches ont l'air de bien vouloir se cramponner"
Entre les lignes pourtant, on devine parfois la peur et l’inquiétude qui devaient gagner ces jeunes hommes âgés de 20 et 23 ans en 1918. En octobre, la fin de la guerre approche. L'un des deux frères écrit à sa mère et explique qu’ils se trouvent à 1 kilomètre d’Attigny dans les Ardennes. "Je crois qu’il va falloir marquer un temps d’arrêt car les bôches qui sont de l’autre côté de l’Aisne ont l’air de bien vouloir se cramponner. Nous sommes tout près d’eux, aussi il me tarde bien qu’ils reculent à nouveau."
Ces lettres vont être numérisées par les archives départementales du Tarn-et-Garonne et seront à la disposition du public et des chercheurs. Elles permettront de compléter les connaissances de la vie au combat en 14-18.