Il décroche le portrait d'Emmanuel Macron, le maire de Lavaurette dans le Tarn-et-Garonne convoqué par les gendarmes

Le maire de Lavaurette (82) était convoqué ce vendredi à la gendarmerie pour outrage à personne dépositaire de l'autorité publique. Une convocation qui intervient après avoir décroché le portrait du président de la République.

Une centaine de personnes se sont rassemblées ce vendredi 4 février en soutien au maire de Lavaurette convoqué à la gendarmerie de Caussade dans le Tarn-et-Garonne. Le maire de la petite commune et ses deux adjoints sont mis en cause pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique.

Le maire a décroché le portrait du président de la République et l’a restitué à la préfète du Tarn-et-Garonne accompagné d’une lettre. Dans ce courrier, il demande à la représentante de l’Etat si elle préfère suivre le chemin de Jean Moulin ou celui de Maurice Papon et il lui propose de recycler le portrait dans les latrines de la République.

Enquête pour outrage

La préfète a fait un signalement au procureur qui a ouvert une enquête. L’audition de chacun des mis en cause a duré environ une demi-heure. Ils ont été entendus séparément par des enquêteurs de la Brigade de recherche de Montauban.

C’est lui qui nous autorise à utiliser ce genre de vocabulaire (latrines) quand il parle d’emmerder les non-vaccinés.

Nils Passédat, maire de Lavaurette

Interrogé sur ces faits présumés d’outrage, le maire a expliqué qu’il ne les reconnaissait pas. "On a simplement repris la terminologie du président de la République", dit Nils Passédat. "C’est lui qui nous autorise à utiliser ce genre de vocabulaire (latrines) quand il parle d’emmerder les non-vaccinés. J’ai précisé, dit-il, que cette action était faite dans le sens du respect de la fonction présidentielle qui a été outragée par celui qui l’occupe". Dans un entretien au Parisien le 4 janvier 2022, le chef de l'Etat avait en effet prononcé ce mot "emmerdé" qui a suscité la polémique.

Nils Passédat a d’ailleurs porté plainte contre la préfète pour abus de pouvoir et contre le président de la République pour outrage à la fonction présidentielle.

"Les suites appartiennent au procureur", dit Nils Passédat, "soit elle classe l’affaire sans suite soit elle décide de poursuivre mais la matière juridique est insuffisante je pense pour qualifier l’outrage. Si elle décide de poursuivre cela sera jugé en correctionnel et on fera encore plus de tapage et on sera relaxé. Pour l’anecdote à la mairie de Lavaurette nous avions fait un signalement au procureur en 2015 et en 2018 pour un homme qui harcelait des femmes dans des maisons isolées et nous n’avons jamais eu de réponse".

La déclaration des droits de l'homme à la place du portrait du président

"Ce que l’on a fait ce n’est pas pour glorifier la mairie de Lavaurette c’est pour que les citoyens restent debout, marchent vers la liberté et refusent cette division. Ce geste est politique mais pas politicien", dit le maire sans étiquette. "La dignité citoyenne a été outragée". 

A la mairie de Lavaurette à la place du portrait d’Emmanuel Macron, c’est la déclaration universelle des droits de l’homme qui trône désormais en bonne place dans la salle du conseil municipal.

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