Les élèves de collège du Pays de Serres, à Lauzerte (Tarn-et-Garonne), ont inauguré cette rentrée la "pause numérique". Pas de téléphone portable de la journée, ce dernier est rangé dans un casier, impossible d'échapper à la règle. Collégiens et enseignants se réjouissent de cette expérimentation.
8 heures du matin, jeudi 5 septembre. En cette semaine de rentrée, les 300 élèves du collège du Pays de Serres à Lauzerte (Tarn-et-Garonne) découvrent une nouveauté : interdiction de conserver son téléphone portable sur soi pendant les cours.
Cette mesure se matérialise par des petits casiers, fermés à clé, dans lesquels chaque adolescent doit déposer son appareil le matin, et ne le récupère que le soir.
L'établissement fait partie des 15 établissements de l'académie de Toulouse choisis pour expérimenter la "pause numérique" voulue par la ministre de l'Education démissionnaire, Nicole Belloubet. Car si le téléphone est interdit au collège depuis 2018, la règle n’est pas forcément respectée en salle de classe, mais surtout dans les autres espaces, des couloirs aux cours de récréation.
Plus de concentration
Les emplacements sont numérotés et attribués à chaque élève. Ces nouvelles règles semblent presque réjouir ces derniers. "On est plus concentré en cours, on écoute mieux", déclare un collégien. Un autre l'assure : "On n'est plus tenté d'utiliser notre téléphone pendant le cours, c'est une bonne chose."
Miriam Boulangé, conseillère principale d'éducation, insiste sur un fait : "Nous voulons qu'ils comprennent que ce n'est pas une punition." De leur côté, les enseignants se félicitent également de cette expérimentation, véritable gain pour les apprentissages. "C'est bénéfique pour les élèves, car ils seront plus à l'écoute en classe, pas à l'affût d'un message reçu, souligne Christelle Laur, professeur de mathématiques. Nous, les professeurs, serons à l'abri d'un captage vidéo ou d'une photo..."
Un coût de 1000 euros
Car ce sont plusieurs incidents qui ont convaincu l'équipe pédagogique de mettre en place cette expérimentation. Chakibe Boucheyoukh, principal du collège, raconte que l'an dernier, un élève avait "filmé en classe et diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux. On sait quel poids et force peut avoir l'image, ainsi que l'interprétation que les gens peuvent en faire". Pour équiper son établissement, le collège du Pays de Serres a déboursé environ 1000 euros.