La mairie de Montauban annonce que le recours déposé contre un de ses marchés publics par Bouygues Construction est retiré. Une information confirmée par le leader européen du BTP. Mais les raisons de ce rétropédalage restent obscures.
Lundi 15 janvier, Brigitte Barèges a commencé ses voeux aux Montalbanais par une référence au leader européen du BTP. La maire LR de Montauban a annoncé à ses administrés que Bouygues Construction retire le recours visant le marché du Boulevard Urbain Ouest (BUO). L'information est confirmée par l'entreprise de BTP. Comme l'a révélé France 3 Occitanie, le 5 janvier dernier, Bouygues avait saisi le tribunal administratif . Mais le juge ne se prononcera jamais sur le dossier. Son contenu ne sera jamais public et les griefs juridiques de Bouygues contre la mairie de Montauban vont demeurer confidentiels.
La reculade juridique de Bouygues est surprenante. Comme le précise un juriste spécialisé, "quand un recours est déposé, il est bien réfléchi. Il est peu habituel de le retirer sauf en cas d'erreur de procédure. Personnellement, je n'ai pas en mémoire de cas ou cela soit arrivé".
Bouygues Construction n'a pas donné suite aux sollicitations de France 3 Occitanie. Il est impossible de connaître les motivations du groupe de BTP. Mais un fait est avéré. Bouygues a pris toutes les garanties s'agissant de la solidité juridique de son recours. Selon nos informations, un cabinet d'avocat s'est penché sur le dossier et a passé au "crible" les pièces. Autrement dit, l'hypothèse d'une erreur de procédure est improbable. En retirant son recours, l'entreprise ne corrige pas le "tir" en récupérant une maladresse ou faux pas.
De plus, selon nos informations, Bouygues Construction était déterminé à aller jusqu'au bout. Au-delà des aspects juridiques, le groupe souhaitait faire un "exemple". Il estimait que les conditions d'attributions du marché étaient plus que douteuses. Des pressions et des intimidations auraient été exercées. Le recours déposé devant le tribunal administratif était une sorte de rappel à l'ordre s'agissant de "lignes rouges" à ne pas franchir.
Dans ce contexte, le retrait d'un recours, moins de 15 jours après son dépôt, interpelle. Une source évoque "une intervention politique au plus haut niveau de Bouygues". Mais il s'agit d'une simple opinion, sans preuve ou fait tangible. Le directeur du développement commercial de Bouygues a eu un parcours politique à l'Assemblée, dans des ministères et à la mairie de Paris au temps de Jacques Chirac. De son côté, Brigitte Barèges est, par définition, une élue et elle a un carnet d'adresse. Mais ces éléments biographiques ne prouvent rien.
Du côté de la mairie de Montauban, Brigitte Barèges livre une explication minimaliste. Lors de ses voeux aux Montalbanais, elle a simplement évoqué le retrait d'un recours qualifié "inutile". Contacté par France 3 Occitanie, le 1er vice-président du Grand Montauban, Thierry Deville, n'a pas souhaité s'exprimé. Sollicitée, Brigitte Barèges indique que la mairie prépare un communiqué de presse que nous n'avions pas reçu au moment de publier cet article.
Selon nos informations, après la saisine du tribunal administratif, un quasi vent de panique a soufflé sur les services municipaux. Une chose est certaine. Le retrait du recours constitue un vrai soulagement pour la mairie de Montauban.