Après les intempéries dévastatrices dans la nuit du lundi 31 août au mardi 1er septembre, vous avez peut-être subi des dommages matériels. Voici la démarche à suivre pour recevoir des indemnités.
Après la tempête, la galère des assurances. Quarante-huit heures après les violents orages qui se sont abattus sur Montauban dans Tarn-et-Garonne, l'heure est au bilan sur vos biens. Que faut-il faire ou ne pas faire, on vous répond avec l'aide de Philippe Ducassé, délégué de la fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) pour la région Midi-Pyrénées.
Ce qu'il faut faire dans l'immédiat
Déjà, soyez rassuré : votre contrat d'assurance de biens (maison, entreprise ou voiture) comporte obligatoirement une garantie tempête. Celle-ci couvre tous les dégâts causés par la tempête : tuiles arrachées, toit endommagé, chute d'arbre... Pour votre véhicule, une responsabilité civile ne suffit pas. Il doit être assuré pour les incendies, la grêle et la neige pour que vous soyez indemnisé par la garantie tempête. Cependant, "attention à la responsabilité exonératoire", prévient Philippe Ducassé. "Si l'arbre de votre voisin est tombé sur votre véhicule seulement assuré avec une responsabilité civile, vous ne pourrez pas vous retourner vers ce tiers."
Voici les étapes à suivre auprès de votre assureur :
- Rassemblez des preuves : prenez des photos, des vidéos, récoltez les témoignages de voisins
- Stoppez l'aggravation des dommages : il faut bâcher la toiture endommagée, mettre à l'abri le mobilier ou la voiture, déblayer. Ces frais peuvent être pris en charge par l'assureur, de même que les frais d'hébergement si votre maison est inhabitable.
- Effectuez une déclaration de sinistre auprès de votre assureur le plus rapidement possible dans un délai de cinq jours maximum, n'attendez pas la déclaration de catastrophe naturelle.
- Faites votre demande d'indemnisation en adressant à votre assureur un descriptif des dommages subis et une liste chiffrée de tous les objets perdus ou endommagés (factures, photos, expertises...).
- Enfin, l'assureur vous indiquera si un expert sera envoyé ou non. C'est lui qui jugera du montant des dégâts.
- Une indemnité vous est proposée par l'assureur. Il doit la verser dans un délai de trois mois.
Après la déclaration officielle de catastrophe naturelle
Si elle a lieu, il faudra reproduire la même procédure auprès de votre assureur, en déclarant les dommages classés comme conséquence d'une catastrophe naturelle. Tous vos biens sont couverts si cet état est déclaré par le gouvernement. Comme l'explique Philippe Ducassé, "il faut que les dommages soient entraînés par des causes différentes pour être déclarés sous la catastrophe naturelle. Par exemple, des eaux de ruissellement, des coulées de boue qui ont endommagé le garage." La déclaration officielle de catastrophe naturelle est nécessaire pour les dégâts causés par une inondation (débordement, glissement de terrain suite à de fortes pluies...)
En cas de déclaration tempête, la franchise est minime voir nulle. Mais attention, car "en cas de catastrophe naturelle, la franchise légale atteint les 1 500 euros, prévient Philippe Ducassé. Prenez soin de déclarer les dommages dans la bonne catégorie."
- Dès la publication de cet arrêté, il faut déclarer le sinistre en catastrophe naturelle aux assureurs dans un délai de dix jours maximum
- Transmettre une estimation des pertes en "donnant le plus de précisions possibles et la première évaluation si vous en avez connaissance", rappelle Philippe Ducassé
- L'assureur envoie un expert ou paye sur simple facture
Vidéo : le reportage de Christophe Neidhardt et Jean-Luc Pigneux