Le Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation a été créé en 1999 avec pour mission principale d'éviter la récidive chez les personnes condamnées. Un travail à mi-chemin entre l'application de la peine et l'action sociale. Le SPIP du Tarn-et-Garonne nous a ouvert ses portes. Reportage.
Une décoration moderne, un environnement qui sent encore la peinture fraîche et des sourires dès le comptoir d'accueil. Lorsque l'on pénètre à l'intérieur du SPIP de Montauban (Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation), difficile de s'imaginer que les lieux appartiennent à l'administration pénitentiaire.
Pourtant ce service dépend bien du Ministère de la Justice et l'ensemble de ses visiteurs est sous le coup d'une condamnation.
Des condamnés qui purgent leur peine en milieu ouvert (travaux d'intérêts généraux, sursis avec mise à l'épreuve, bracelet électronique, contrôle judiciaire, libération conditionnelle...) avec l'obligation d'être suivis par le SPIP.
" Notre objectif est de déclencher un déclic chez les condamnés"
Une fois arrivées dans ces agréables locaux, les personnes condamnées rencontrent un conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation (CPIP). Cécile Renelleau occupe cette fonction depuis plus de 10 ans au SPIP de Montauban.
Elle ne porte pas d'uniforme sombre comme en milieu carcéral. Ici tout le monde est habillé en civil. Et ce jour là, Cécile Renelleau a choisi une veste rose.
" Notre objectif est de déclencher un déclic chez les personnes pour éviter qu'elles ne récidivent et pour favoriser leur réinsertion sociale.", explique Cécile Renelleau.
Cécile Renelleau croit dur comme fer en sa mission et en celle des autres professionnels qui travaillent au SPIP.
Psychologues, assistants sociaux, éducateurs spécialisés, coordinateurs culturels. Le SPIP est doté d'une équipe pluridisciplinaire.
"Nous devons évaluer la situation globale des personnes pour jauger quels sont leurs facteurs à risques de récidive et quels sont leurs points forts. Ensuite nous essayons de passer un contrat avec elles pour tenter de donner du sens à leur peine", décrypte Cécile Renelleau.
Contrat rempli
Et visiblement, à la sortie des salles d'entretien du SPIP de Montauban, le contrat est souvent rempli. Sur les murs des locaux, certaines personnes prises en charge ont laissé des appréciations.
"Le SPIP ça sert a me mettre dans le droit chemin et ça sert aussi à ne plus faire de connerie dans la vie", " Le SPIP un temps de réflexion, un temps de réparation".
Le suivi au SPIP est obligatoire et permet de transmettre des rapports réguliers aux magistrats. Une aide précieuse à la décision judiciaire en cas de demande d'aménagement de peine. " Les conseillers connaissent mieux que personne les condamnés. Les juges s'appuient énormément sur nos évaluations", raconte fièrement Cécile Renelleau.
Et d'ajouter : "Il faut être très humble pour faire ce métier. Car nous savons parfaitement que dans certains cas notre mission est vaine".
Le SPIP du Tarn-et-Garonne en chiffre
12 conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation
Une assistante sociale
Un psychologue
Un binôme de soutien (éduacteur et psychologue) qui intervient dans la prévention de la radicalisation
900 à 1000 personnes prises en charge
Soit en moyenne 80 à 140 dossiers par CPIP