Après plusieurs épisodes de gel, les récoltes de fruits d'été sont impactées. 50% de prunes en moins, parfois 70% pour la cerise, les situations sont assez disparates en Tarn-et-Garonne. Les prix à la vente augmentent. Le risque est de voir se détourner le consommateur du fruit français.
Début avril, les températures connaissent une chute importante. Plusieurs épisodes de gels ont endommagé les vergers. Dans le Tarn-et-Garonne, il y a beaucoup de disparités au sein des arboriculteurs en fonction du lieu de production et du fruit cultivé.
Les fruits d'été les plus touchés
Chez le primeur, en vente directe ou en grande surface, les prix des fruits flambent car la production se fait rare. Premier fruit sur les étals, les cerises. Leur production devient de plus en plus difficile à cause de la mouche asiatique, de la pluie et du gel. Résultat : près de 70% de production en moins chez certains arboriculteurs. Idem pour l'abricot qui commence à peine sa saison.
La prune qui constitue la culture principale sur les côteaux de Moissac voit sa production réduite quasi de moitié. Pour Françoise Roch, présidente de la fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) et productrice à Moissac (Tarn-et-Garonne) "la situation n'est pas du tout homogène : les côteaux sont moins touchés que la plaine du côté de Moissac. Globalement, le Tarn-et-Garonne est un département multi-fruits. Donc l'impact est moins forts que dans certains départements où il se produit exclusivement des fruits d'été. Je pense au Gard, la Drôme, le Var, l'Isère, les Bouches-du-Rhône qui sont très mono-fruits."
Au "Drive fermier" de Montauban, on y retrouve 4-5 producteurs de fruits. La personne qui le gère confirme que les situations sont très disparates mais que certains producteurs se frottent les mains : ils ont pu protéger leur verger, la production est bonne -voire très bonne pour les abricots- et les prix flambent.
Une année 2021 avec des épisodes de gel à répétition
Même si certains s'en sortent mieux que d'autres, l'année est tout de même exceptionnelle. Les températures ont été très basses et les gelées sont intervenues à plusieurs reprises. "Il y a eu 6 épisodes cette année qui ont duré plusieurs nuits. Il y a eu du -6°C, du -7°C. J'ai passé 18 nuits en tout dans mon verger. D'habitude, c'est seulement 3 ou 4. Même en 1991 où il a fait très froid, nous n'avons connu que 2 nuits vraiment critiques."
Pour Florence Roch, il est temps que les pouvoirs publics trouvent une solution pour indemniser les producteurs. "En France, 500 producteurs environ sont assurés sur les 20 000. Le prix de l'assurance à l'hectare correspond à la marge. Chez nos voisins espagnols, 80% sont assurés à des prix raisonnables. Le ministre de l'Agriculture français en a pris conscience. Il souhaite s'inspirer du modèle espagnol et mettre en place un système équivalent dès 2022 en France.".
Le risque de voir le consommateur se détourner du fruit français
Pour le consommateur, les prix à la caisse augmentent entre 50 et 80 centimes au kilo. Une hausse qui serait moindre au Drive fermier de Montauban et dans toutes les structures qui font de la vente directe. Au Drive, ce sont les producteurs qui fixent le prix et forcément, quand ils voient les étiquettes valser en grande surface, la tentation est grande d'augmenter même si les récoltes sont satisfaisantes.
Pour certains producteurs comme Françoise Roch qui fournit des pommes à la société BlueWhale, les pommes se vendent aux centrales d'achat au même prix qu'il y a 40 ans.
En France, nous avons perdu 40% de la surface de nos vergers en 20 ans.
Plusieurs arboriculteurs partent à la retraite sans avoir de succession. Les exploitations grossissent en conséquence, là où il fallait 10 hectares pour vivre il y a peu, il en faut désormais 20 pour vivre correctement.
=== #Fraude ===
— Médiafel (@Mediafel) June 28, 2021
Cette saison, l’AOP #Pêches et #Abricots de France renforce sa vigilance face aux risques de francisation de ses produits ! ?? ? https://t.co/CcjhT9JH1z
Alors que l'on assiste à un retour du consommateur français vers des produits français, qu'en sera-t-il si les prix des fruits augmentent fortement ? Même chose pour le bio, très demandé mais qui pourra se le payer ?