Une infirmière libérale a été légèrement blessée dans un accident de la route, lundi 31 octobre 2022, tôt dans la matinée sur la commune de Saint-Aignan (Tarn-et-Garonne). En cause : des blocages surprises d'agriculteurs sur trois ponts du canton pour dénoncer l'augmentation de leurs charges.
L'action des agriculteurs du canton de Verdun-sur-Garonne, Belleperche et Saint-Aignan, dans le département du Tarn-et-Garonne, n'était pas attendue. Du lisier, du fumier, des bottes de paille, des pneus ont été déversés à la surprise générale, tôt dans la matinée du lundi 31 octobre, sur trois ponts enjambant la Garonne afin de bloquer la circulation. Les exploitants voulaient protester contre "l'iniquité de la hausse de leurs charges" entraînant encore plus une baisse de leur rémunération.
Le blocage d'un pont provoque un accident de la circulation
"Le prix du gasoil non-routier (GNR) a doublé, l'alimentation des animaux a augmenté de plus de 200 %, sans parler des engrais, mais sans pour autant que nos prix de vente soient revus à la hausse, explique Jean-Baptiste Gibert, président des Jeunes Agriculteurs 82. Il y a un véritable sentiment de désarroi et une volonté d'interpeller l'Etat sur cette situation."
Mais la mobilisation, lancée a priori sur un coup de sang, a semble-t-il manqué d'organisation. Très tôt, ce matin, dans un épais brouillard, une infirmière libérale au volant de sa voiture a foncé droit dans le barrage installé sur le pont de TresCasses à Saint-Aignan, selon les sapeurs-pompiers. Heureusement, la conductrice n'est que légèrement blessée.
Nouvelle mobilisation des agriculteurs mercredi
L'accident vient ternir l'opération des agriculteurs. Dans un communiqué de presse, la préfecture du Tarn-et-Garonne "condamne ces dépôts sauvages qui mettent en danger les automobilistes et ont entraîné un accident de la circulation" et assure que "l’État est pleinement mobilisé pour soutenir le secteur agricole et l’aider à surmonter ses difficultés dans le contexte économique actuel."
Jean-Baptiste Gibert n'a pas participé à cette action et n'était pas sur place, mais le président des JA82 tient à s'exprimer sur cet événement "profondément regrettable" : "à aucun moment, le monde agricole ne souhaite de tels accidents. Nous en sommes véritablement désolés."
Car mercredi 2 novembre, ce sont d'autres agriculteurs du département à Caylus et Saint-Antonin-Noble-Val qui comptent se mobiliser pour les mêmes raisons mais cette fois-ci, pas de la même façon.