Une fois en France, les migrants étaient employés illégalement comme chauffeurs livreurs : démantèlement d'une importante filière d'immigration clandestine

Une vaste filière d'immigration clandestine vers la France, orchestrée par des individus principalement d'origine tunisienne et installée dans le Tarn-et-Garonne, vient d'être démantelée par La Juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux (JIRS). Une fois en France, contre des milliers d'euros, les migrants étaient exploités illégalement comme chauffeurs livreurs pour des entreprises de messagerie.

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La Juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux (JIRS) vient de démanteler une importante filière d'immigration clandestine vers la France.

Dans un communiqué de presse diffusé mercredi 22 novembre, le procureur de Bordeaux, Frédérique Porterie, explique que ce réseau d'aide reposait "sur des individus principalement d'origine tunisienne, dont certains demeuraient dans le Tarn-et-Garonne. Ils procédaient notamment au transport clandestin de migrants depuis l'Italie à destination de la France, en passant par des axes routiers secondaires. Les passeurs utilisaient également des bateaux à moteur pour transporter les candidats à l'immigration depuis des pays plus éloignés (Tunisie, Turquie) à destination de l'Europe." L'affaire avait été lancée, à l'été 2022, par une saisie de cannabis à Bayonne (Pays basque).

Les investigations ont révélé que "plusieurs milliers d'euros" étaient demandés en échange du franchissement clandestin des frontières. "Une fois arrivés en France, les migrants étaient employés illégalement comme chauffeurs livreurs pour la sous-traitance d'entreprises de messagerie (livraison de colis), sans autorisation de travail ni déclaration aux organismes sociaux. Les entreprises constituées à ces fins étaient rapidement remplacées par d'autres structures pour masquer et perpétuer la fraude" rapporte le parquet bordelais.

Six personnes mises en examen

Le 14 novembre dernier un important coup de filet a été mené "mobilisant 60 enquêteurs de l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) et des brigades mobiles de recherche de Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille et Nice. Douze personnes étaient entendues par les enquêteurs de la police aux frontières sous le régime de la garde à vue. Il était en outre procédé à la saisie de cinq véhicules (de marques Tesla, Range Rover et Mercedes), dont deux en Belgique."

Six d'entre elles ont été présentées à un juge d'instruction, trois jours plus tard, et mises en examen des chefs d'aide au séjour irrégulier en bande organisée, emploi d'étrangers sans titre en bande organisée, travail dissimulé par dissimulation de salariés en bande organisée, blanchiment et association de malfaiteurs." L'une de ces personnes, déjà interpellée par le passé en Grèce pour des faits similaires, a été placée en détention provisoire.

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