Un rassemblement de soutien a lieu vendredi 17 novembre à 18h à la salle des fêtes de Montlaur pour protester contre l'expulsion de cette famille, visée par une obligation de quitter le territoire.
"On aimerait gagner humainement", explique Josef Ulla, de l'association Tuzolana Accueil. Ce vendredi 17 novembre, c'est tout le village de Montlaur qui se mobilise pour soutenir une famille angolaise. Arrivés en Aveyron d'Angola en 2019 sous le statut de réfugiés politiques, les membres de la famille, composée de deux parents trentenaires et de trois enfants de 2 ans et demi, 5 et 7 ans, habitent la commune depuis fin août 2022.
Aujourd'hui, alors que l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) leur a refusé le droit d'asile et que la Cour nationale des demandeurs d'asile (CNDA) a confirmé cette décision après un recours, ils sont visés par une obligation de quitter le territoire. "Ils ont rendez-vous mardi à la préfecture à Rodez", indique Josef Ulla.
Montrer à l'administration l'intégration de la famille
Une nouvelle qui bouleverse les habitants de Montlaur. "Le village, c'est leur famille !", s'exclame Josef Ulla, qui explique que les Montlaurains se sont mobilisés pour les aider à s'installer. "La maman prend des cours de français, lui est soudeur. C'est un modèle d'intégration réussi, et une chance pour l'école, le village."
Ce vendredi, "plusieurs centaines de personnes" sont attendues à ce rassemblement de soutien qui aura lieu à la salle des fêtes de la commune à 18h. Des prises de paroles sont prévues, dont, entre autres, celles du maire, de l'équipe éducative de l'école où sont scolarisés les enfants et d'associations. Le député de l'Aveyron Jean-François Rousset (Renaissance), originaire de Montlaur, sera également présent et devrait s'exprimer.
"On aimerait que le cœur parle", affirme Josef Ulla, qui souligne "l'importance d'agir en amont" du rendez-vous prévu mardi. Le but est aussi de souligner l'implication professionnelle du père de famille dans le département. En effet, ce dernier avait bénéficié d'une autorisation provisoire de séjour de 9 mois pour des raisons de santé, mais l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFFI) a, à l'issue de ce délai, jugé qu'il pouvait se faire soigner en Angola. "Il a travaillé pendant cette période", rappelle Josef Ulla. "On aimerait montrer tout cela au préfet, on pense que la préfecture n'avait pas conscience de l'intégration de la famille."
L'espoir de faire changer l'avis du préfet
À l’issue de cette manifestation, l'association espère décrocher une rencontre avec le préfet, pour que la famille puisse rester. "Si cela ne marche pas, on fera un recours gracieux, et si après cela, la préfecture n'en tient pas compte, on saisira le tribunal administratif", explique Josef Ulla, qui espère ne pas avoir à faire ces démarches.
"On aimerait leur préserver une vie sereine", souffle-t-il. "C'est la toute première fois que Montlaur accueille une famille de réfugiés. C'est une chance. On regarde les gens avec un autre œil."