Trois jours après l'intervention des forces de l'ordre, des opposants à l'A69 occupent toujours un site situé sur le tracé de la future autoroute. Une opération de déboisement a pu, toutefois, être lancée. En réponse à l'action des pouvoirs publics, de nouveaux arbres sont occupés et le défenseur de l'Environnement à l'Onu a été saisi.
Le bras de fer est loin d'être terminé. Ce lundi 19 février, les gendarmes ont évacué la ZAD installée par les opposants à la future à l'A 69. Mais l'opération est toujours en cours. 7 militants écologistes sont encore perchés dans les arbres. Le préfet du Tarn, Michel Vilbois, estime que la situation peut durer encore plusieurs jours et met en avant une méthode : le dialogue. Les militants écologistes dénoncent, au contraire, des pressions physiques et une agressivité des forces de l'ordre.
Des militants toujours sur site et une polémique
Le préfet du Tarn assume parfaitement le temps mis pour évacuer la ZAD. En effet, pour Michel Vilbois, " l’objectif c'est de convaincre les écureuils, les personnes qui sont dans les arbres de descendre. Deux des neuf personnes sont descendues. C'est une opération qui prend plusieurs jours".
Les gendarmes resteront jusqu'à ce que les personnes soient descendues
Michel Vilbois - préfet du Tarn
Pour le représentant de l'Etat, la durée de l'intervention est parfaitement normale et, surtout, elle est liée à une volonté de ne pas passer en force et de négocier. Une version des faits totalement contester par les militants.
"Le préfet ment. Il prétend que les gendarmes grimpeurs montent à la rencontre des écureuils pour dialoguer et négocier. La seule fois où les gendarmes sont montés, ils ont plaqué au sol et fait une clé de bras à un écureuil "déclare Thomas Digard.
Le préfet prétend que les gendarmes apportent de l'eau. C'est totalement faux.
Thomas Digard - Militant Ecologiste
Les divergences et la polémique ne portent pas uniquement sur l'évacuation de la ZAD. Le début de l'abattage des arbres, situés sur la zone "dégagée" par les gendarmes, oppose également la préfecture et les militants écologistes.
Arbres abattus et intervention d'un écologue
C'est une annonce du préfet du Tarn. Michel Vilbois souligne que "l'abattage des arbres a commencé mercredi. Elle se fait après intervention d'un écologue. Il doit valider arbre par arbre. Si c'est une espèce protégée, ce n'est pas coupé. Les arbres qui sont désignés, parce qu'ils ne comprennent pas d'espèces protégées, peuvent être abattus et l'ont été."
Le représentant de l'Etat précise que l'écologue est mandaté par Atosca, le concessionnaire de l'autoroute " et le travail est vérifié par l'Office Français de la Biodiversité" précise Michel Vilbois.
S'agissant des opposants au projet autoroutier, la présence d'un écologue est considérée comme une mascarade et Thomas Digard relativise l'ampleur de l'opération d'abattage. "Un seul arbre a été abattu avec une cabane" précise le militant.
Une nouvelle action
Les gendarmes sont en train d'évacuer un site occupé depuis le 12 novembre dernier. Une évacuation qui est donc toujours en cours. Mais déjà des militants écologistes se sont installés sur une nouvelle zone, située à proximité.
Plusieurs "écureuils" se sont installés dans des arbres. Il s'agit de chênes. C'est toujours le même mode opératoire. Le nombre de militants n'est pas connu. Mais le nouveau lieu d'occupation a un nom : la Cal'arbre.
La venue d'un représentant de l'ONU
Ce 21 février, dans la matinée, les opposants à l'a 69 ont saisi le rapporteur spécial de l'ONU sur les défenseurs de l'environnement, le français Michel Forst. Il ne s'agit pas simplement d'une saisine dans le cadre d'une convention internationale ratifiée par la France.
En effet, Michel Forst a décidé de se rendre à Saix, dans le Tarn "afin d'observer sur place la situation".