Autoroute A69 : "la crainte de la ZAD existe mais les Tarnais ne la tolèreront pas" selon le député Jean Terlier

Cette manifestation contre le projet autoroutier de l'A69 samedi 22 avril, le député renaissance de la 3e circonscription du Tarn, Jean Terlier la craint mais il est sûr que ses administrés soutiennent ce chantier entre Castres et Toulouse. L'élu de la majorité présidentielle porte ce projet depuis 2017. Selon lui, contre vents et marées, cette autoroute sera en service en 2025.

Il y a quelques jours, le député français Jean Terlier a demandé au ministre de l'Intérieur l'activation d'une cellule anti-ZAD (Zone à défendre). Comme beaucoup de Tarnais, le député de la 3e circonscription du Tarn, l'élu de la majorité présidentielle craint la mobilisation contre le projet autoroutier de l'A69 Castres-Toulouse les 22 et 23 avril. Selon lui, une poignée d'écologistes radicaux tentent de s'opposer à l'avancée des travaux dans le sud du Tarn, malgré le fait que le projet ait été autorisé par les autorités compétentes, que les travaux soient effectués dans le respect de la réglementation et que la majorité de la population y soit favorable.

France 3 Occitanie : comment percevez-vous la mobilisation contre le projet de l’A69 samedi 22 avril ? Avez-vous des craintes ?

Jean Terlier : Oui. Beaucoup d'éléments ne nous font pas croire à une manifestation paisible et familiale. On va être dans quelque chose de plus dur, de plus radical. On sait bien que dans ce genre de manifestations, il y a des comportements anormaux et attentatoires aux libertés. Il y a une liberté de manifester mais il ne faut pas que cela se termine en affrontement.
On a des éléments d’extrême gauche radicalisés qui seront présents, qui n’ont que faire de l'A 69 mais qui seront là pour en découdre avec les forces de l’ordre. C’est préjudiciable pour l’image du Tarn.

France 3 Occitanie : quel regard portent les habitants du Tarn sur ce projet ? 

Jean Terlier : D'après un récent sondage Odoxa, 75% des sud-Tarnais seraient favorables à l’autoroute et on voit bien, encore une fois, que c’est une minorité de manifestants, soi-disant écologistes, accompagnés de blackblock d’ultra-gauche qui veulent essayer de faire leur loi. Ce n’est pas acceptable.
Je sillonne la circonscription. Les maires, les habitants ne comprennent pas. Ils se disent interloqués par la situation qui se produit dans le Tarn. Je crois que Sivens a laissé des traces chez les Tarnais et les Tarnaises. Les habitants de ce département ne sont pas du tout d’accord pour qu’une nouvelle ZAD (zone à défendre) vienne s’installer, pour qu’on ait des comportements aussi violents.
Encore une fois, les anti-autoroutes devraient regarder à deux fois avant d’appeler à des manifestations. Je crois que ce genre d’individus ne connaissent pas notre département et se moquent sincèrement de son développement, de son désenclavement à travers ce projet autoroutier mais seront simplement là pour en découdre avec les forces de l’ordre.

France 3 Occitanie : pourquoi ce projet d'autoroute est essentiel pour le département ?

Jean Terlier : Cela fait 20 ans que les Tarnais et Tarnaises l’attendent ! On a une nécessité de désenclaver le Sud du Tarn qui est aujourd’hui synonyme de ruralité. Il a besoin d’être rattaché à la métropole toulousaine par une voie de circulation. Il faut redonner de l’attractivité et développer économiquement ce territoire.
Tous les jours, je rencontre des chefs d’entreprise qui me disent qu’ils ont du mal à recruter car on ne veut pas venir dans le Tarn. Même constat pour les médecins, les fonctionnaires également les services publics.
On a besoin de cette attractivité. De par son passé industriel, notre territoire mérite qu’on ait ce raccordement à la métropole de Toulouse. Il en est de la survie économique de notre territoire. Ce projet d'autoroute je l’ai porté en 2017. J'ai réussi à convaincre Elisabeth Borne de signer les deux déclarations d’utilité publique. On a un projet qui a été identifié comme un projet d’intérêt national.
On entend tout et n’importe quoi aujourd’hui sur ce sujet. Exemple : il y a 6 à 7 hectares de boisement et d’arbres vont être supprimés mais en contrepartie on va avoir 40 hectares de compensation par des reboisements et des créations de haies. Il y a de la compensation environnementale massive à travers le projet.

France 3 Occitanie : plusieurs médias évoquent la possibilité que le ministère de Clément Beaune, le ministre chargé des Transports, réétudie les projets autoroutiers. Avez-vous des craintes pour l'A 69 ? 

Jean Terlier : J’ai eu les explications du ministre en personne. En réalité, c’est l’ensemble des chantiers routiers et autoroutiers qui sont réétudiés à l’aune de l’impact qu’ils ont sur l’environnement. Il n'y a pas de volonté de réétudier notre dossier.
Les travaux ont commencé en 2023 et doivent aboutir à une mise en service en 2025.
Je ne suis pas inquiet.  L'autorisation environnement a été validée. On identifie bien ce projet comme devant aller à son terme.

La crainte de la ZAD existe mais les Tarnais et les Tarnaises ne la toléreront pas.

Jean Terlier, député Renaissance de la 3e circonscription du Tarn

France 3 Occitanie : un point important… Sivens : a-t-on retenu les leçons ?

Jean Terlier : On n’est pas du tout dans la même configuration. On a dans ce projet, une concorde au niveau des élus. La région, le département, et la communauté d’agglomération sont tous financeurs. J’ai recueilli les signatures de 81 maires sur les 111 que compte la troisième circonscription du Tarn sur laquelle passe le tracé autoroutier. 
On a l’assentiment des populations, celui de l'ensemble des élus du territoire et un concessionnaire qui a été choisi car il est le meilleur en termes de compensation environnementale. On n’est pas dans la même configuration que Sivens.
C’est vraiment une attente de ce territoire. On ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable.
La crainte de la ZAD existe mais les Tarnais et les Tarnaises ne la toléreront pas.

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