Le projet d'autoroute A69, entre Castres et Toulouse, reste au cœur de l'actualité. Ce 27 février 2024, une commission d'enquête parlementaire va entamer ses travaux. Le préfet du Tarn doit, lui, rencontrer les maires des communes sur le tracé. Les opposants, eux, sont toujours mobilisés face à des autorités qui se veulent intraitables sur le sujet.
Le face-à-face se poursuit entre les opposants et les autorités concernant le projet d'autoroute A69, entre Castres et Toulouse. Ces dernières semaines, les forces de l'ordre sont intervenues en nombre pour déloger "les écureuils" perchés dans les arbres pour empêcher leur abattage. Et ce 26 février 2024, le préfet de la région Occitanie s'est montré intransigeant.
"Organisés pour répondre dans la durée"
Depuis le mois de janvier et l'installation d'une ZAD à Saïx dans le Tarn par les opposants au projet d'A69, les forces de l'ordre n'ont de cesse d'intervenir pour faire évacuer les lieux. Des tentatives et évacuations sous tension avec des moyens que certains jugent disproportionnés, mettant en danger la vie des manifestants.
Mais pour le préfet de la région Occitanie, la gestion de la situation autour de l'A69, "n'est pas une question de moyens" à partir du moment où "nous sommes sur un sujet qui a fait l'objet d'un débat public, d'une enquête publique, d'une décision administrative et de cinq contentieux perdus par les opposants."
"Cela mobilise de deux manières. D'une part, quand il y a de grandes manifestations de près de 5 000 personnes, c'est quelque chose qui s'organise. Et d'autre part, dans l'activité courante, il y a ponctuellement des points de fixation comme c'est le cas actuellement", s'explique Pierre-André Durand.
Nous sommes dans la capacité de répondre dans la profondeur et dans la durée à ce type de comportements.
Pierre André Durand, préfet de la Haute-Garonne et de la région Occitanie
Pour le représentant de l'État en Occitanie, le point crucial, c'est de faire respecter des décisions de justice.
"On assume ce que l'on doit assumer : le respect de l'État de droit"
Pour Pierre-André Durand, la ligne rouge a été franchie. "Lorsqu'il y a un équipement qui se réalise et que la justice s'est prononcée, on ne peut pas admettre que des minorités en désaccord avec ces décisions de justice, entendent par la force imposer leur point de vue", a déclaré devant la presse, le préfet de région, ce 26 février 2024. "Cela ne peut pas fonctionner ainsi, cela ne fonctionnera pas ainsi pour l'A69, quelle que soit la durée, quel que soit le nombre des événements qu'il pourrait y avoir dans les mois à venir."
"On assume ce que l'on doit assumer", a encore déclaré Pierre-André Durand, pour qui il n'y a pas de différence de traitement concernant le déploiement des unités mobiles de gendarmerie "comme on le fait lors de manifestations le week-end".
On assume la ligne du respect de l'État de droit.
Pierre-André Durand, préfet de région Occitanie
Rappelons qu'après des alertes sur les méthodes du maintien de l'ordre, le rapporteur spécial des Nations-Unies sur les défenseurs de l'environnement s'est déplacé dans le Tarn le 22 février dernier.
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Michel Forst était sur le terrain, entre Albi et Castres, pour faire la lumière sur les méthodes policières employées face à l'occupation orchestrée sur le tracé de la future autoroute A69. "Il s'agit d'un travail d'investigation, recueillir des témoignages, entendre la parole des uns et des autres avant de réagir", avait-il alors expliqué à l'AFP.