Autoroute Castres-Toulouse : 8 personnes blessées, selon la préfecture, une quarantaine selon les opposants à l'issue de la mobilisation

La mobilisation des opposants à l'autoroute A 69 se termine à Puyalurens dans le Tarn, ce dimanche 9 juin 2024. Si la dernière journée s'est déroulée dans le calme et que de nombreux participants ont quitté les lieux, les affrontements entre manifestants et force de l'ordre ont causé 8 blessés dont 4 chez les forces de l'ordre et 4 chez les manifestants.

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Il n'était plus qu'environ 700 manifestants selon la préfecture du Tarn, ce dimanche matin 9 juin 2024, à Puylaurens, au lieu dit Font-Basse et 1 100 membres des force de l'ordre. Les opposants à l'A 69 ont replié les tentes sous une forte pluie en début d'après-midi à l'issue de trois jours de mobilisation baptisée "Roue libre" contre le futur projet d'autoroute de l'A 69 qui doit relier Castres à Toulouse.

Après une nuit calme, le "vélo scie rap tour", prévu ce dimanche, n'a finalement pas eu lieu en raison de la mauvaise météo. Seules les tables rondes se sont poursuivies sous chapiteau. Au plus fort du week-end et de la Manif'action samedi 8 juin, pourtant interdite par la préfecture du Tarn, celle-ci a rassemblé environ 6 000 participants selon les organisateurs,1 600 selon la préfecture. 

Samedi, des affrontements entre militants et force de l'ordre avaient éclaté sur la N 126 et non loin d'un ancien restaurant routier, le Cri de la Fourchette. Au total, 8 personnes ont été blessées, dont quatre membres des forces de l'ordre et quatre manifestants " qui ont bénéficié de soins sur place", selon un dernier bilan, dressé par la préfecture du Tarn.

Michel Vilbois, le préfet du Tarn a dénoncé ce dimanche matin sur Franceinfo "une extrême violence de la part" de 1 200 individus "radicaux", qui "étaient venus pour casser, sans aucun lien avec le chantier de l'A69". 

"Le bilan que l'on peut dresser, c'est d'abord une extrême violence de la part de ces individus, avec l'utilisation de tirs de mortier et de jets de projectiles avec une catapulte de cocktails Molotov",

Michel Vilbois, préfet du Tarn

Et d'ajouter : "Un véhicule de sapeurs-pompiers et trois de gendarmerie ont été endommagés. "Un véhicule de gendarmerie a été atteint par un cocktail Molotov à l'intérieur duquel il y avait deux personnes."

Une quarantaine de blessés côté manifestants

Selon un témoignage d'une des membres des "street médic", qui s'occupent de dispenser des soins, recueilli ce dimanche par notre équipe de journalistes de France 3 Occitanie, il y aurait davantage de blessés côté manifestants". 

" On a eu une quarantaine de blessés dont 5 nécessitant une évacuation de la manifestation. Je trouve ça terrible, cela m'a beaucoup touché. On ne fait que répondre à la violence du système qui nous impose ses choix."

Une militante, membre des street médic

Pour cette militante qui témoigne anonyment, le niveau de violence employé par les forces de l'ordre était très élevé : "on avait des tanks, des centaures, on avait des policiers armés, des grenades de désencerclement ont été lancées à tir tendu, des tirs de LBD tendus à moins de 10 mètres, dans le ventre qui ont fait des plaies. Dans leur arrêté préfectoral, ils avaient interdit les équipements de protection individuelle, donc tout ce qui était casque et masque anti-gaz, on a eu beaucoup de difficulté à pouvoir les ramener sur le camp et à la manifestation, donc on était encore moins préparé. La violence déployée était complètement disproportionnée", dénonce celle pour qui la lutte doit continuer. 

La peur de la répression

Si aucune interpellation n'a eu lieu pour le moment, les manifestants les redoutent dans les prochains jours : "Dans notre dispositif et sous le contrôle du parquet, il y a effectivement des équipes d'enquêteurs judiciaires qui ont pris un certain nombre de photos hier (samedi) pour pouvoir identifier ces individus violents", a précisé Michel Vilbois. 

De nombreux manifestants ont d'ailleurs refusé d'être filmés par peur de la répression et les journalistes qui se sont rendus sur place samedi étaient sous surveillance, contraints à seulement certaines images : " il y a des personnes qui ne veulent pas être filmées, les médias ont été accompagnés d'une personne chargée des médias car avec une simple tenue vestimentaire, on peut être reconnu, explique Arthur, qui témoigne, lui, le visage découvert. La répression a déjà eu lieu avec les gaz lacrymaux qui ont été déployés. Les personnes risquent d'avoir une amende de 135 euros, car la manifestation a été interdite."  

Bien que les différents collectifs organisateurs dont la Voie est libre espéraient au moins 10 000 participants, la mobilisation leur a donné satisfaction. Tous restent déterminés et dénoncent sur X, " un projet mafieux et d'intérêt privé qui agit ontre la population".

Un appel à rejoindre la Zad de la Cal'arbre a été lancé.

 ( Avec Amy Mac Arthur)

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