Témoignages. Autoroutes Castres Toulouse : "On reviendra aussi souvent qu'il le faudra", les manifestants anti A69 veulent gagner la course contre la montre

Publié le Mis à jour le Écrit par Catherine Léhé

7 000 personnes selon les organisateurs, 1 600 selon la préfecture du Tarn ont participé à la Manif'action organisée à Puylaurens dans le Tarn, ce samedi 8 juin 2024. Habitants des alentours, manifestants écologiques, des citoyens de toute la France sont venus soutenir le mouvement d'opposition au projet d'autoroute Castres-Toulouse.

Il y a ceux qui y participaient pour la première fois, et ceux qui sont engagés depuis le début. Maxime*, 23 ans, a quitté la Bretagne et passé la nuit au campement installé sur un terrain privé au lieu-dit Font-Basse dans la commune de Puylaurens, là où la mobilisation "Roue Libre" a été organisée ce samedi 8 juin 2024. Membre du collectif Extinction Rébellion, il est venu soutenir ses camarades d'Occitanie : "ce projet n'a pas de sens surtout sur le plan environnemental, indique le jeune homme. C'est important de continuer à soutenir ceux qui se battent contre."

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Mo habite lui depuis une quinzaine d'années à Loubens - Lauragais : " juste en face du dépôt ! " ironise-t-il. Là où depuis une semaine, les engins servant au chantier de l'autoroute dans sa partie ouest ont été regroupés. Ils ont creusé un fossé de 2 mètres de large avec 2 mètres de fond, gardé par les gendarmes. L'installation est située à une quinzaine de kilomètres du lieu de rassemblement des anti A69 et visible de la route. Mo dénonce aussi le non-sens écologique du projet.  "C'est juste une question d'argent qui est en jeu et de collusion", estime-t-il.


Dans le cortège rose, l'un des cinq à s'être élancé depuis le campement établi sur un terrain privé, Françoise, 62 ans, est de tous les soutiens : logistique, financier, moral et aussi de toutes les manifs. "Je fais la route Castres-Toulouse tous les jours depuis 40 ans, on pense qu'on va gagner du temps, mais cela va être pire quand on arrivera à Toulouse déjà complètement bouchée."

Cette professionnelle de santé ne compte pas emprunter l'autoroute, dont le tarif est pour l'instant fixé à 17 euros l'aller-retour. "Je passerai par Lavaur ou Revel, ces routes qui fonctionnent le mieux. Cette autoroute est inutile et aura des conséquences sur la santé au niveau de la pollution de l'air". Aurélie, 48 ans, fonctionnaire toulousaine, manifeste dans le Tarn pour la première fois. "L'A69 impactera aussi les Toulousains avec les gravières et la pollution de l'eau", avance-t-elle.

Aurore, 35 ans, habitante de Damiatte, et agricultrice en bio n'en est pas à sa première manifestation notamment pour s'opposer aux réquisitions de terres agricoles, dénoncées notamment par la confédération paysanne qui a pris part à la mobilisation. Elle s'inquiète d'un tout autre projet :

" On pourrait faire partie des dommages collatéraux. Il y a un projet annexe dont on commence à entendre parler, celui d'une route entre Castelnaudary et Montauban qui passerait à travers les champs où nous sommes aujourd'hui. Cela pourrait impacter Damiatte."

Aurore, agricultrice en bio à Damiatte

Sa commune est située à une dizaine de kilomètres de Puylaurens. 

Poursuivre la mobilisation

"Tous les aménagements servant au contournement de Puylaurens qui ont été créés seront inclus dans l'A69, on ne pourra plus s'en servir. Des aménagements que nous avons payés, souligne à ses côtés, Olivier, 65 ans, qui espère que le projet soit condamné par la justice. Il y a eu une seule dérogation du gouvernement, c'est pour l'A69 ! ", rappelle cet habitant d'Algans qui se rend régulièrement à Toulouse. Le collectif La Voie est Libre a notamment rappelé, ce samedi, que le projet n'avait pas été jugé au fond et que le recours déposé portant sur l'autorisation environnementale pourrait être enfin examinée par le tribunal d'ici la fin de l'année. 

"C'est une course contre la montre", déplorent Olivier et Aurélie, évoquant le contournement de Strasbourg (Bas-Rhin) dont les insuffisances environnementales ont été pointées par la justice, mais finalement régularisées. "En attendant, on reviendra chaque fois qu'il le faudra !"

La mobilisation Roue libre se poursuit ce dimanche 9 juin. 

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