Un traitement de Pierre Fabre contre une forme de cancer de la peau a obtenu le feu vert commercial en Europe, une nouvelle positive pour la branche pharmaceutique du groupe, en déclin depuis plusieurs années par rapport à ses activités dermo-cosmétiques.
L'association de Braftovi (encorafenib) et Mektovi (binimetinib) a été autorisée par la Commission européenne pour le traitement de patients adultes atteints d'un mélanome avancé porteur d'une mutation dite BRAF, selon un communiqué du groupe.
Cette autorisation fait suite à des résultats positifs d'un essai clinique de phase III sur cette combinaison thérapeutique, annoncés par Pierre Fabre et son
partenaire américain Array BioPharma en février dernier.
Array BioPharma, qui détient les droits de commercialisation pour l'Amérique du Nord, avait obtenu fin juin une autorisation similaire de l'agence américaine du médicament (FDA).
Pierre Fabre dispose quant à lui des droits commerciaux pour le reste du monde, hors certains pays, dont le Japon et la Corée du Sud, où ces deux molécules ont été licenciées par Array BioPharma au laboratoire japonais Ono Pharmaceutical.
Encorafenib et binimetinib sont deux molécules inhibitrices des protéines kinases (enzymes) jouant un rôle clé dans la prolifération notamment de cellules cancéreuses d'un mélanome.
D'autres traitements similaires existent toutefois déjà sur le marché, notamment des géants suisses Roche et Novartis.
En 2017 le groupe indépendant Pierre Fabre a réalisé un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros (+1,6%), porté par son activité dermo-cosmétique (marques Klorane, Ducray, Avène...).
Sa branche pharmaceutique ne représentait l'an dernier plus que 38% des ventes de l'ensemble du groupe, contre 46% en 2014. En 2015, le groupe de Castres (Tarn) avait supprimé plus de 550 emplois dans cette division en France.