Labellisé "maison d'écrivain", le château du Cayla, à Andillac, dans le Tarn, a été le berceau de deux enfants du pays, deux poètes, deux amoureux des lettres, Maurice et Eugénie de Guérin. Il est aujourd'hui un musée, qui abrite 2000 livres, manuscrits et archives de la famille.
Aujourd'hui, on a un peu oublié l'oeuvre de Maurice de Guérin.
Pourtant, à la fin du 19ème siècle, ses poèmes connurent un immense succès et jusquà la seconde guerre mondiale, on l'étudie dans les lycées français...
Maurice de Guérin est né en 1810, au château du Cayla, à Andillac, dans le Tarn. Destiné à la prêtrise, il quitte sa maison natale pour Paris à l'âge de 11 ans.
Au collège, il se lie d'amitié avec Jules Barbey d'Aurevilly, le futur écrivain, qu'il retrouvera des années plus tard.
Finalement, il se tourne vers la littérature et la poésie, perpétuant une tradition familiale d'amour des lettres. Car on lit et on écrit beaucoup chez les de Guérin, famille de gentilhommes modestes qui vit de la terre. Un simple livre de comptes devient le réceptacle de mille et une anecdotes sur la vie à la campagne.
En 1832, Maurice de Guérin se rend en Bretagne, à La Chênaie, comme disciple de Lamennais.
De retour à Paris, il retrouve Barbey d'Aurevilly, devient un dandy à son contact et fréquente les salons littéraires.
Il ne rentrera que très peu dans son "cher" Cayla.
C'est sa soeur qui maintient le lien, par le biais d'une abondante correspondance avec Maurice, puis par la tenue d'un journal qui lui est exclusivement adressé.
Atteint de tuberculose, et alors qu'il vient de se marier, Maurice rentre au Cayla en 1939 pour y mourir.
Son oeuvre - Le Centaure et le Cahier vert - sont publiés dix mois après sa mort, par George Sand. Elle connaît un succès immédiat, activement soutenue par Eugénie qui fait le sacrifice de quitter le Cayla par deux fois pour promouvoir les écrits de son frère.
Eugénie survit à Maurice neuf années. Son journal est publié en 1855 et connaît lui aussi un franc succès de librairie au 19ème siècle.
Sans cesse réédité, il est le formidable témoignage de la vie d'une jeune fille simple et lettrée, très attachée à ses racines et aux paysages, mais également une source d'informations non négligeables sur la vie de petits nobles tarnais à cette époque.
Peu avant la seconde guerre mondiale, le château du Cayla est racheté par le département qui souhaite d'emblée en faire un lieu de mémoire.
Il est aujourd'hui tel qu'Eugénie et Maurice l'ont connu, quasiment inchangé.
La conservation départementale y propose des animations autour de la littérature et du paysage, autour des 2 000 documents (manuscrits, livres et autres livres de raison de la famille de Guérin).
Chaque année, au mois de juillet, les amoureux de la littérature guérinienne s'y retrouvent, pour célébrer la plume de ces deux enfants du pays, poètes de l'époque première du romantisme français...
Voir ici le reportage de Marie Martin et Laurence Boffet, de France 3 Occitanie :